La célébration du 60e anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'homme est une halte importante pour témoigner de ce que l'homme a fait de bien en un cycle d'histoire jalonné de guerres et de déchirements. Afin de s'arrêter sur cette circonstance heureuse de l'histoire de l'humanité, la délégation de la Commission européenne a organisé, hier à Alger, un séminaire sur « Le renforcement du rôle des femmes et des enfants dans la société ». Une occasion saisie par l'ambassadeur de France qui, présent au titre de la présidence française de l'Union européenne, a appelé de ses vœux pour que l'Algérie abolisse la peine de mort. « 137 pays ont déjà aboli, en droit ou en pratique, la peine de mort. A cet égard, je me réjouis que l'Algérie ait cessé d'appliquer la peine de mort depuis 1993 et je forme le vœu, au nom des pays membres de l'Union européenne, qu'elle finisse par l'abolir complètement » a souligné Xavier Driencourt. Et d'ajouter : « Je me félicite que des débats sur cette question aient prochainement lieu en Algérie, en janvier 2009, sous l'égide de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'homme, et très prochainement à l'Assemblée populaire nationale, à l'initiative d'un groupe parlementaire. » Le séminaire, qui s'est tenu à l'hôtel d'El Biar, a eu pour objectif de réunir les associations ayant bénéficié des programmes d'aide de la Commission européenne. « L'Accord d'association signé entre l'Algérie et l'UE constitue le cadre juridique de nos relations. Et ce cadre explique très clairement notre engagement mutuel en vue de la promotion du rôle de la femme dans le processus de développement. L'égalité des chances entre hommes et femmes figure dans la feuille de route pour la mise en œuvre de l'Accord d'association dont ont convenu l'Algérie et l'UE cette année », a indiqué dans son intervention Mme Laura Baeza, ambassadrice et chef de la délégation de la Commission européenne. 131 projets financés par l'UE Souvent vulnérabilisés par l'absence d'outils et de moyens leur garantissant protection et aide, les femmes et les enfants sont en première ligne, à la merci de menaces et d'attaques. Le nombre important d'associations et autres membres de la société civile militant pour la défense des droits de la femme et de l'enfant reflète la situation inquiétante dans laquelle se trouve cette frange de la société. Sur 131 projets financés par la Commission européenne dans le cadre du projet d'appui à la société civile ONG II, 44% sont consacrés à la défense et à la promotion des droits de ces catégories sociales, à raison de 27 projets destinés aux enfants, 15 aux femmes et 2 projets consacrés aux femmes et aux enfants. Fort d'une enveloppe de 6 millions d'euros, ONG II figure parmi les projets phares financés par la Commission européenne. Lancé en novembre 2006 et devant prendre fin en décembre 2009, ce programme de soutien à la société civile prévoit « un appui technique et financier pour l'amélioration de la prise en charge des projets associatifs par la formation, et l'appui aux réseaux associatifs ». Outre l'appui aux associations, ONG II a fait bénéficier, à ce jour, 300 personnes d'une formation à la gestion du cycle de projet, 180 en gestion administrative et financière et 100 autres en entreprenariat social, préservation du patrimoine et tourisme solidaire. Même si le programme a touché de nombreuses wilayas, il est à déplorer l'absence d'associations du Grand Sud parmi les bénéficiaires du projet ONG II. « Nous devons engager une réflexion particulière sur les régions du Grand Sud qui ne connaît pas le même schéma associatif que celui du Nord », déplore Mme Harbi, membre de l'unité d'appui au projet ONG II.A noter que la Commission européenne a débloqué 10 millions d'euros pour l'appui au développement en Algérie, dont 6 millions alloués au seul projet ONG II.