Paradoxale situation que celle que vivent des milliers de citoyens de la wilaya de Tissemsilt en ces temps de froid. Isolés, pour certains d'entre eux au fin fond de l'Ouarsenis et surtout non desservies en gaz butane du fait de l'incapacité de l'entreprise nationale à y faire face depuis le retrait forcé du groupe Belhocine Service (GBS), les habitants de Tissemsilt, en signe de protestation, ont été obligés d'observer des attroupements et certains ont même songé à couper les routes pour que l'on daigne mesurer le drame qu'ils endurent. Les protestataires sont obligés de se rabattre souvent sur les spéculateurs pour pouvoir acheter la bouteille de gaz butane jusqu'à 350 dinars, voire même les 500 dinars. Contacté, le directeur de Naftal, précise que « la consommation en gaz butane journalière à Tissemsilt est de 6 000 bouteilles bien qu'on produise sur place jusqu'à 7 000 ». Ce responsable, qui dit n'afficher aucune animosité à l'encontre du concurrent privé GBS, ajoute que « le seul problème qu'on a est lié à la distribution sur Ksar-Chellala, à 126 km du chef-lieu de wilaya de Tiaret ». « Cette région », indique-t-il, « n'est pas de notre ressort. S'agissant des prix, celui administré est fixé à 200 dinars la bouteille alors que celle cédée aux revendeurs est de 175 dinars. Toute spéculation est, dans ces conditions, du ressort des services compétents », ajoutant qu'il avait assisté personnellement à Ksar-Chellala à la vente de 2000 bouteilles la veille de l'Aïd. En réalité, et c'est là que réside le problème, l'opérateur privé GBS, qui avait investi dans le créneau en réalisant un centre d'enfûtage à Guertoufa, est aujourd'hui à l'arrêt forcé du fait de l'imposition par Sonatrach d'un quota qu'aucun texte réglementaire n'impose. Le patron de ce groupe a introduit une action en justice contre ce déni de droit et cette entrave à l'exercice d'une activité conformément au code du commerce et même selon les textes signés dans le cadre international. En attendant, les citoyens, qui font face à un hiver rigoureux, continueront à s'approvisionner dans des conditions difficiles en gaz butane et à prix d'or pour les spéculateurs.