Plus d'un an après leur arrivée aux affaires communales, beaucoup de P/APC dans la wilaya de Bouira demeurent d'illustres inconnus pour leurs administrés, en raison notamment de leur propension à s'enfermer dans leurs bureaux capitonnés et à attendre des ordres d'en haut pour bouger. Dépourvus de prérogatives et manquant visiblement de clairvoyance, ces P/APC sont devenus par la force des choses « des supplétifs de l'administration », pour reprendre l'expression d'un élu local qui se réclame ouvertement de l'opposition. Prié d'être plus explicite, le même élu dira : « Au lendemain des élections, nous avons demandé au P/APC l'établissement d'un état des lieux. A ce jour, aucune réponse ne nous a été donnée. » Et d'ajouter : « Les rares réunions tenues par notre assemblée communale durant l'année écoulée, l'ont été à la demande de l'administration qui est allée jusqu'à en fixer l'ordre du jour. » C'est dire la marge de manœuvre des P/APC qui, devant cet état de fait, ont mis d'abord un trait sur leurs promesses datant de la campagne électorale, avant de s'initier aux formules dissuasives, comme celle que répète inlassablement le P/APC d'une des plus grandes communes de la wilaya de Bouira : « L'ère du social est révolue. » Certes, les P/APC de la wilaya de Bouira n'ont pas dérogé à la règle consistant à recevoir les citoyens deux fois par semaine, mais force est de constater qu'être reçu par le premier magistrat de la commune relève parfois de l'impossible, et ce ne sont sûrement pas les membres d'une association d'anciens sportifs qui nous contrediront, eux qui ont fait le pied de grue à deux reprises devant les bureaux de leur P/APC sans être reçus. En tout cas, nombre de citoyens ont maintenant compris qu'ils pourraient toujours régler leurs problèmes, mais certainement pas au niveau de l'APC du coin. La preuve, beaucoup d'entre eux ont appris à frapper à d'autres portes ou, à défaut, fermer la route de leur patelin, avec la certitude, dans ce cas extrême, d'avoir sur le champ une oreille plus haut placée et attentive. Quant aux P/APC, ils pourront continuer leur sinécure : attendre l'ordre pour le répercuter par arrêté communal affiché dans les rues de la commune.