Nouvellement installés dans des lotissements d'habitation individuelle, nombre de citoyens sont tenus de mettre la main à la poche dans les projets d'assainissement, d'adduction à l'eau potable, dans le branchement au gaz naturel ou encore le raccordement à l'énergie électrique domestique. La recommandation, voire même l'obligation de s'impliquer financièrement dans les travaux de VRD émane de nombre d'Apc d'Alger. Même s'il n'y a aucun document officiel réglementant la participation du citoyen dans le montage financier de ces projets, des P/Apc croient dur comme fer qu'il n'y a pas d'autre solution pour que ces commodités voient le jour. Est-ce le prélude d'un désengagement de l'Etat en ce qui concerne les besoins les plus urgents des contribuables ? « Non », clame un élu de l'Apc de Oued Smar qui précise qu'une opération de rénovation des réseaux d'assainissement dans plusieurs cités de la commune est prévue. Ces réseaux datent de l'époque coloniale comme ceux du quartier de Beaulieu, ajoute-t-il. Notre interlocuteur tient à préciser que tous les lotissements sont programmés par une opération similaire. « Dès que la régularisation de la situation administrative sera achevée, nous procéderons à une évaluation de l'opération et le citoyen devra participer financièrement à cette opération », dira-t-il. Il faut savoir que cette commune à l'instar de beaucoup d'autres à travers le territoire de la capitale abrite plusieurs lotissements qui accueillent des milliers de maisons individuelles. L'écrasante majorité des attributaires ne dispose pas d'acte de propriété mais uniquement de décisions d'attribution qui datent de 1989 celles émises par les ex-délégations exécutives communales (DEC). Cette situation a créé moult difficultés dans la mesure où les résidants n'ont payé aucun centime à l'agence foncière. A El Harrach, plus précisément au lotissement des Trois Caves, les habitants ont dû débourser une certaine somme d'argent comme quote-part pour voir l'eau couler, après plusieurs mois, de leurs robinets et les eaux usées dans des canalisations. Dans la commune de Bordj El Kiffan, la situation est encore plus grave. Plus de 12 000 fosses septiques accompagnent autant de résidences. De ce fait, des accidents liés à l'interconnexion accidentelle eau potable-eaux usées ne sont pas à écarter. Des cas d'intoxication, causée par un problème de ce genre, ont été signalés à maintes reprises dans plusieurs lotissements où l'on note le désengagement des collectivités locales handicapées par leur situation financière. Par ailleurs, certains quartiers de Bordj El Kiffan doivent se débrouiller seuls pour s'alimenter en eau potable et se raccorder au réseau d'assainissement tant les organismes concernés sont absents. Et si un problème de MTH (maladies à transmission hydrique) venait à se déclarer, à qui incomberait la faute ? « L'Etat est responsable de la santé des citoyens par le biais de sa cellule de base qui est l'Apc », martèle l'ensemble des P/Apc. Mais faut-il alors les pourvoir d'un budget conséquent notamment pour celles handicapées par leur trésorerie. Pour sa part, l'Apc d'Hydra affirme que les réseaux divers sont réalisés pratiquement à 100%. « Tout est fait chez nous, pour la simple raison que notre localité ne dispose pas de lotissements récents. Les constructions en cours de réalisation et qui sont d'ordre privé ne connaîtront aucun problème concernant les VRD. Les réseaux sont partout », conclut le P/Apc d'Hydra. Même si de multiples projets ont été lancés par la direction de l'hydraulique de la wilaya d'Alger pour la rénovation et l'installation de réseaux d'assainissement, il n'en demeure pas moins que des centaines de lotissements restent dépourvus, en 2006, de VRD et de réseaux d'alimentation en eau potable.