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El Attaf ou la vie au ralenti
À vingt-cinq kilomètres de Aïn Defla
Publié dans El Watan le 16 - 06 - 2007

A 25 km environ du chef-lieu de wilaya de Aïn Defla et à 12 km de Oued Fodda, la commune d'El Attaf happe son visiteur dès l'entrée de l'agglomération tant ses rues et ruelles comme le centre-ville regorgent d'une population que les nombreux cafés et souks n'arrivent plus à contenir.
En effet, dès les premières heures de la matinée, les terrasses des cafés se remplissent d'une clientèle venue des zones les plus enclavées de la wilaya. Une situation qui rend souvent difficile les circulations automobile et piétonne. Dans cette commune, l'urbanisme dans toutes ses dimensions est renvoyé aux calendes grecques. Un désordre environnemental qui semble convenir à une population vivant à un rythme effréné que d'aucuns attribuent à la vocation commerçante de cette région. En effet, El Attaf n'a pas volé sa réputation de ville ouverte à toutes les transactions faisant dire à Yahia Hadjlaoui (P/APC) que sa commune prend davantage les allures d'un grand souk plutôt que celle d'une ville digne de ce nom. Par ailleurs, tout en reconnaissant les difficultés liées à l'environnement, le P/APC fera observer qu'en une année de son mandat quelque 240 arbres ont été plantés dans sa municipalité. El Attaf, un souk ? Sans doute. Cependant, l'ancienne église dominant la ville, abritant actuellement plusieurs associations diverses, les vieux portant leurs vêtements amples traditionnels encore fiers d'appartenir à cette terre, l'architecture européenne autant de traces témoins d'un passé dynamique chargé d'histoire. El Attaf, une ancienne ville garnison mais célèbre aussi par la présence des pères blancs ou des missionnaires lesquels avaient mené, selon nos sources, une vaste campagne d'évangélisation avant de se heurter à une résistance farouche de la part des cheikhs des zaouias à leur tête le cheikh Benchergui Bounedjar. Mais, dans cette région plus connue sous le nom des Attafs, l'histoire est occultée, voire oubliée par le commun des mortels en course pour le gain, l'instinct de conservation étant actuellement le plus fort. A ce propos, le premier responsable de la commune affirmera que la population d'El Attaf ne veut pas s'impliquer outre mesure dans la vie de la cité. A cela, des citoyens rétorquent que l'indifférence des pouvoirs publics est capable de faire avorter la moindre tentative allant dans le bon sens.
L'exode continue...
Une population estimée à 60 000 habitants et qui continue à augmenter selon le P/APC en raison d'un exode difficile à juguler, amorcé durant les années de terreur et se poursuivant encore aujourd'hui. En effet, alors que les plus hauts responsables du pays tablent sur le retour des populations, fera remarquer le chef de la municipalité, l'exode continue. La ville, ajoutera notre interlocuteur, et surtout son souk, attirent tel un aimant. Ils arrivent de partout : d'El Maïne, de Belaâs, de Tiberkanine et même de la wilaya de Tissemsilt, des régions profondément touchées par le terrorisme. Il va sans dire que pour ces populations, les jeunes particulièrement, El Attaf représente un Eden qu'ils ne sont pas près de quitter pour retourner dans leurs chaumières. En dépit des mesures incitatives proposées par les pouvoirs publics et les sommes consenties pour faciliter leur retour, ces populations s'accrochent à leur nouveau mode de vie.
... Une ville, un chantier...
Signalons que la population d'El Attaf n'est pas résignée. En effet, il y a une année, la région a connu de grandes émeutes et des citoyens ont été alors traduits devant la justice. Motif : le retard dans la perception de la prime de scolarité. A ce propos, des pères de famille affirmeront qu'ils n'ont pas perçu cette prime depuis trois ans et interpellent les pouvoirs publics. « La tâche est lourde », avouera le P/APC car les retards sont difficiles à rattraper. Récemment, des projets inscrits pour le compte de cette commune ont été avalisés par la direction de la planification et de l'aménagement du territoire. Une enveloppe de 8000 millions de centimes sera consacrée à la réalisation de plusieurs projets. Il s'agit notamment de travaux relevant du secteur de l'hydraulique. Peut-être de l'espoir pour les populations des fractions de Ouled Bouabida, Ouled Moussa et Bouqalli où l'accès à l'eau potable pose toujours problème. Il en est de même au niveau de Sidi Bou Abida (zone sud), Hay Salem où il est question de réhabilitation du réseau d'assainissement. En outre, des projets relatifs à l'aménagement et au revêtement de routes communales et de wilaya sont également inscrits pour l'année 2007 ainsi que des travaux à effectuer dans le cadre de l'habitat et des équipements publics, notamment au niveau des stations d'autobus et des écoles.
« Beaucoup de démolitions »
Avec ses 7088 habitants dont une majorité avait fui le terrorisme, Tabia, baptisée 8 Mai 1945, est une zone suburbaine située à 1 km environ du chef-lieu de la commune. Cette population a atterri dans ces lieux suite à la conjoncture de l'époque, caractérisée par une anarchie totale du foncier. Ainsi, de nombreux arrivants sont devenus propriétaires des lieux et ont érigé progressivement leurs maisons, dont certaines sont encore en « toub ». D'ailleurs, une frénésie immobilière est visible dans cette agglomération secondaire. Pour le P/APC, ces acquisitions de terrain n'auraient jamais dû avoir lieu mais, à présent que ces gens sont là, notre devoir est de les prendre en charge en procédant déjà par la régularisation de leur situation. Le P/APC fera remarquer qu'il y'aura, sans doute, beaucoup de démolitions de bâtisses car l'installation prochaine d'un réseau d'assainissement et de raccordement au gaz naturel l'y obligera. Soulignons que la plupart des maisons sur ce site sont classées illicites par les pouvoirs publics. Par ailleurs, il est utile de souligner que les besoins en matière de logements sont énormes. En effet, dira la même source, 3000 demandes attendent satisfaction, alors que le nombre de logements proposés, toutes formules confondues, n'excède pas le millier dont 240 logements sociaux à livrer cette année, selon le P/APC. Par ailleurs, on recense 60 familles recasées. Soulignons d'abord qu'à Tabia, on trouve une école, une salle de soins, un bureau de poste et bien sûr une mosquée. Mais l'endroit est dépourvu de l'essentiel, à savoir un réseau s'assainissement. Les habitants insisteront sur ce point particulièrement à l'approche de l'été. Grands et petits ont en ras-le-bol de voir ces fosses en guise de réseau pour évacuer les eaux usées, creusées devant les domiciles. Certaines, diront nos interlocuteurs, datent des années 1970. Sur notre passage, ces structures, parfois peu profondes, déversent des eaux noirâtres et nauséabondes. A ce propos, un citoyen nous apprendra que les ordonnances médicales s'accumulent, car ses enfants souffrent d'éruptions cutanées à cause de ces mauvaises conditions de vie. Les autres revendications dans cette région sont l'accès à l'eau potable dans la zone située en amont du site et le revêtement des routes impraticables en été comme en hiver. S'agissant de la jeunesse à Tabia en particulier, le P/APC évoquera les maux qui rongent les jeunes habitant le site : drogue, chômage et délinquance. Pas étonnant quand toute la région n'offre aucune perspective réelle d'emplois ou de loisirs, diront nos interlocuteurs. Des jeunes de plus en plus exigeants et à l'agressivité à fleur de peau, car voyant leur horizon se rétrécir de jour en jour. Par ailleurs, ces jeunes voient défiler devant leurs yeux des panneaux publicitaires géants vantant les derniers produits, particulièrement dans le monde de la téléphonie mobile. Un monde à portée de main et néanmoins inaccessible. Cela s'apparente à du mépris, à de l'injustice, dira l'un d'eux, amer. Ils sont lycéens ou chômeurs rencontrés autour d'une partie de dominos, entre une décharge publique et le centre de formation professionnelle, situé à l'entrée du site. Un jeune en colère affirmera que le centre, selon lui, ne veut pas des enfants de Tabia. Nous sommes, ajoutera-t-il, rejetés par tous les responsables administratifs à tous les niveaux car ils voient en nous l'envahisseur, le voleur, le drogué, bref celui qui agresse. Pourtant, ils sont unanimes à reprendre : « Nous voulons seulement travailler ici et penser à notre avenir. » Beaucoup de dépit se lisait dans les regards de ces jeunes visiblement au fond du gouffre. Pour échapper à ce destin, beaucoup se sont enrôlés dans l'armée, diront des pères de famille. Signalons que ces jeunes, que des responsables peu consciencieux ont affublés de qualificatifs dégradants, ont insisté pour avoir un espace culturel de proximité comme une médiathèque et des livres. Une revendication également exprimée par de jeunes écoliers tout contents car connaissant le journal à travers les articles figurant dans leurs manuels scolaires. A noter que la ville d'El Attaf a enregistré un nombre de votants estimé à 30 000, selon le P/APC, lors des élections législatives du 17 mai dernier. A ce propos, les jeunes de Tabia diront s'être dirigés aux urnes avec force pour tenter de prouver aux responsables qu'ils ne méritent pas leur réputation et qu'ils gardent, néanmoins, l'espoir de meilleurs lendemains. En attendant, dira le P/APC pour conclure, le lancement de plusieurs projets est en cours dans le cadre du plan de développement des communes mais tous les citoyens d'El Attaf doivent aider les autorités locales pour améliorer leur conditions de vie.


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