Le procès de Khaled Ben Saïd, ancien vice-consul de Tunisie à Strasbourg (est de la France), jugé pour des actes de torture commis dans son pays, s'est ouvert hier matin devant une cour d'assises française, en l'absence de l'accusé. M. Ben Saïd, 46 ans, n'a jamais répondu aux convocations de la justice française. Depuis février 2002, il fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, resté jusqu'à présent lettre morte. Selon la procédure du « défaut criminel » (ex-contumace), l'accusé est jugé par trois magistrats professionnels, aucun juré ne prenant part aux débats devant la cour d'assises du Bas-Rhin (est). L'ancien vice-consul, en poste entre 2000 et 2001 à Strasbourg, doit répondre de faits qui se seraient produits en octobre 1996, dans un commissariat de Jendouba (nord-ouest de la Tunisie). La victime présumée, Zoulaikha Gharbi, une mère de 5 enfants âgée de 44 ans, affirme avoir été interpellée à son domicile puis conduite au poste de police où elle aurait été partiellement dévêtue, suspendue à une barre métallique, insultée, pincée et griffée, notamment sur les seins. Selon Mme Gharbi, qui a déposé plainte en France en mai 2001, Khaled Ben Saïd serait le chef des tortionnaires qui auraient tenté de lui soutirer des renseignements sur son mari, opposant au président tunisien.