Parmi les neuf secteurs urbains de la commune de Constantine, le secteur urbain Bellevue se démarque par une mosaïque à l'emporte-pièce où cohabitent quartiers chics, cités dortoirs et bidonvilles, le tout formant une mégapole de 15 zones d'habitation abritant près de 59 000 âmes réparties sur 9569 ménages, si l'on en croit les chiffres fournis par le dernier recensement communal effectué l'année écoulée. Côté jardin, on peut apprécier le quartier résidentiel de Bellevue et, à un degré moindre, les cités du 20 Août, Kadi Boubekeur et Kaddour Boumedous. Côté cour et arrière-cour, on relève la déliquescence et la dégradation du cadre de vie de certains quartiers du secteur, en particulier, les cités Benboulaïd, Kouhil Lakhdar et Fadila Saâdane, pour ne citer que celles-là ou encore s'étonner de la survivance de bidonvilles oubliés sur les flancs du Vieux-Rocher. Mais, d'un côté comme de l'autre, n'apparaît pas la pire menace qui pèse sur cette zone, à savoir le spectre des glissements de terrain qui plane, selon des sources autorisées et fiables, sur plusieurs quartiers de ce secteur, plus précisément sur la partie sud et sud-est de Bellevue, également sur toute la zone située en aval, marquée par une très forte pente. Les sites accidentés d'El Manchar et de la cité Ciloc située en amont figurent également au chapitre des zones à risque. Dans ce contexte, s'il n'y a pas péril en la demeure, révèle notre source d'information, la menace n'en est pas moins prise au premier degré, comme en témoigne l'ampleur des moyens mis en œuvre pour déterminer les niveaux de nuisances à plus ou moins long terme. Au rang des autres priorités affichées pour le compte de cette année 2005, la tutelle accordera, selon le délégué communal en charge de ce secteur, un intérêt particulier à l'éradication progressive des quatre sites de bidonvilles domiciliés sur le territoire de cette zone qui comptabilise 70 gourbis. Si ces bidonvilles sont placés incontestablement à la même enseigne de l'indigence, de la sprécarité et de la malvie, il n'en demeure pas moins vrai que le site de la cité Touifza devrait, au regard de sa « longévité » à peine croyable, interpeller avec plus d'acuité les pouvoirs publics. En effet, selon nos sources, ce site daterait de l'époque coloniale, une info qui recoupe les données recueillies lors du récent recensement effectué par les services compétents de l'APC. On souligne, à ce propos, que les 72 « résidents » de ce bidonville y ont vu le jour et parmi eux nombreux sont ceux qui sont nés dans les années 1940 et 1950. Après leurs parents, pour la plupart décédés, ils continuent à vivre, bon gré mal gré, un calvaire qui n'en finit pas. Ils attendent toujours et cette fois-ci c'est dans l'espoir de faire partie des prochaines opérations de délocalisation visant l'éradication totale des bidonvilles sur le territoire de la commune de Constantine. Plus récents, mais tout autant marqués par les stigmates de la pauvreté et de la précarité, les deux autres bidonvilles domiciliés à la zone industrielle ouest (Palma et Lamoricière) comptent, pour leur part, 48 gourbis abritant 259 habitants, dont une majorité est constituée d'enfants qui souffrent, pour la plupart, de sérieuses affections respiratoires et allergiques, en raison principalement de l'humidité extrême qui règne à l'intérieur des habitations, laquelle est aggravée par de déplorables conditions d'hygiène, souligne une assistante sociale en poste à la délégation communale de ce secteur urbain.