Le gouvernement défend la politique de partenariat avec les entreprises étrangères et ne compte pas faire marche arrière. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, s'est montré ferme sur cette question. Lors de sa réponse, jeudi dernier, aux questions des députés, M. Ouyahia a qualifié de « lucratif » le contrat conclu avec le groupe émirati Dubaï Ports World et il n'a pas tari d'éloges sur le partenariat signé avec le géant indien Arcelor Mittal. Le Premier ministre a voulu d'abord dissiper les doutes autour du poids mondial du groupe émirati qui, dit-il, occupe « la deuxième place au niveau mondial ». « Les Américains ont rejeté la demande de ce groupe parce que ses responsables sont des Arabes. Le refus américain n'a rien à voir avec la réputation de Dubaï Ports World », tranche-t-il avant de donner des détails sur le contrat conclu entre le groupe en question et les entreprises portuaires d'Alger et de Djendjen (Jijel). A ce sujet, l'orateur veut rassurer, à la fois, les travailleurs et l'opinion publique : « Le contrat est une opération lucrative pour le pays à plus d'un titre. » Selon lui, ce contrat, qui a fait objet de contestation de la part du syndicat du port et des partis d'opposition, « ne constitue nullement une vente ou une cession par l'Etat ». Il se veut, précise-t-il, « un contrat d'excellence et une concession dont les recettes en devises approvisionnent le Trésor ». « Cela sans compter les investissements générés par ce contrat pour la modernisation, le développement et l'assainissement des deux ports », ajoute-t-il. Ce faisant, Ahmed Ouyahia dénonce ce qu'il appelle « des groupes d'intérêt qui s'opposent aux réformes et à l'assainissement effectués ». Assurant qu'aucun travailleur du port d'Alger ne sera licencié, le Premier ministre affirme également que « de nouveaux postes vont être créés, en particulier au niveau du port de Djendjen ». « Les travailleurs préserveront leur poste et jouiront de leurs droits », lance-t-il. Faisant une rétrospective de la situation du port d'Alger, M. Ouyahia précise que ce partenariat évitera, désormais, à l'entreprise portuaire d'Alger des pertes annuelles estimées à 250 millions de dollars, dues aux lenteurs caractérisant le rythme de débarquement. Evoquant le cas du complexe d'El Hadjar (Annaba), le Premier ministre rejette toute idée d'une renationalisation de cette usine. « Le complexe d'El Hadjar génère aujourd'hui 10 millions de dollars par an au profit de l'Etat et il ne connaît actuellement aucune difficulté financière », argumente-t-il. Il va encore plus loin dans ses louanges à l'égard du groupe indien, Arcelor Mittal. « Les gens à Annaba disent maintenant vive Arcelor », enchaîne-t-il, en annonçant que d'autres projets vont être réalisés par ce groupe et par une compagnie égyptienne. Il cite, dans ce sens, la réalisation d'un complexe sidérurgique au niveau de la zone industrielle de Bellara (Jijel).