En début de semaine, vers 18 heures, une grande bagarre a éclaté, à la fin d'une partie de foot, entre des jeunes au niveau du quartier « Haï Graoui ». En effet, près de vingt jeunes se sont violemment échangé des coups de pied et de poing à l'intérieur d'un terrain Matico, suite à une partie de foot. Des blessés, il y a en eu certainement, mais personne ne pouvait intervenir pour faire arrêter cet accrochage. Ce n'est qu'après environ une heure de combat, que les antagonistes, fatigués, se sont dispersés, couverts de blessures et de saignements. Cette aire de jeux, destinée à briser l'oisiveté et l'ennui chez les jeunes et leur permettre ainsi de se regrouper autour des activités sportives pour développer des liens amicaux et fraternels, s'est transformée en arène de combat. La réalisation de ces structures, au niveau des quartiers, comme espaces de jeux et de loisirs destinés à encadrer les jeunes, est une initiative très louable et à encourager davantage. Cependant, réaliser à prix fort de telles infrastructures et les abandonner à la dégradation est une mauvaise gestion, car ces espaces coûtent au Trésor public la bagatelle de 260 millions de centimes l'unité. Ces terrains « Matico » poussent comme des champignons dans la wilaya d'Adrar où il n'existe plus aucun quartier ou ksar qui ne possède pas son propre terrain grillagé aux belles couleurs, tracé, équipé de barres et de panneaux pour les différentes disciplines sportives. Cependant, il a été constaté une dégradation totale de certaines réalisations où l'on a remarqué que la clôture a tout bonnement disparu, tandis que d'autres ne servent que de dépotoir… La responsabilité est certainement partagée entre le réalisateur et l'utilisateur, mais la principale question qui reste posée aujourd'hui c'est : Qui est le gestionnaire de ces espaces après leur réception définitive ? Pour ce qui est du terrain en question où la bagarre a eu lieu, il s'agit d'une réalisation très récente, une quinzaine de jours à peine. Personne ne détient les clés de cet ouvrage ! Personne n'a été chargé de sa surveillance et de son entretien, pas même le président du comité de quartier ! Les jeunes ont envahi cet espace et l'utilisent selon la loi du plus fort et pour preuve, les petits adolescents n'ont pas droit de cité face aux gros gabarits. Le côté le plus contraignant, c'est que les habitants de ce quartier paisible de « Haï Graoui » viennent de perdre la quiétude dans laquelle ils vivaient, sans que leurs progénitures profitent de cette infrastructure qui, pourtant, leur est destinée.