Revu à la hausse dans l'élaboration de la loi de finances pour 2009, le tarif de référence du budget pourrait être réduit dans la préparation de celle de 2010. Le gouvernement n'écarte pas de revoir ce tarif, basé actuellement sur un prix du baril de pétrole à 37 dollars, si les prix de l'or noir poursuivent leur dégringolade sur le marché mondial. C'est ce qu'a affirmé le ministre des Finances, Karim Djoudi. S'exprimant en marge d'une séance plénière du Sénat consacrée à la présentation du plan d'action du gouvernement, le grand argentier du pays assure que l'Exécutif « suit avec attention » les développements de la crise financière mondiale. Tout en précisant que l'éventualité de réduction du tarif de référence n'est pas à écarter, le ministre se montre confiant quant à la reprise de la croissance de l'économie mondiale en 2010. « L'année 2010 sera l'année de la forte relance de l'économie mondiale. Cette reprise engendrera une forte demande sur l'énergie et, par ricochet, les prix du pétrole vont augmenter », estime-t-il. M. Djoudi écarte également la réduction des budgets d'équipement en raison de la baisse des revenus des hydrocarbures. Cela, même s'il y a, aujourd'hui, un déficit du Trésor annuel de l'ordre de 1200 milliards de dinars. Un déficit qu'on peut, dit-il, supporter pendant au moins 3,5 ans grâce à l'argent du Fonds de régulation des recettes (FRR). « Nous avons 4200 milliards de dinars dans le fonds de régulation. Vu le déficit annuel, cette somme peut permettre le financement des budgets d'équipement pendant trois à quatre ans », souligne-t-il. Même les grands projets lancés, ajoute-t-il, seront financés par le même fonds. Le ministre des Finances annonce également que la dette intérieure du pays est retombée, en octobre dernier, à 733 milliards de dinars. « S'il y a des difficultés dans le financement des budgets d'équipement, on va recourir à l'endettement intérieur », souligne-t-il. A la question de savoir si les ressources financières du pays favorisent le lancement d'un nouveau programme quinquennal de 150 milliards de dollars, le ministre précise que « le gouvernement se penche actuellement sur la question ». « Nous sommes obligés de nous préparer pour l'avenir », lance-t-il.