Le gouvernement avait basé la loi de finances sur un prix de référence de 37 dollars le baril, un prix qui semblait alors en mesure d'assurer un équilibre des budgets de l'Etat mais qui, aujourd'hui, est à peine en adéquation avec des recettes en sensible chute, resserrant nettement la marge de manœuvre du gouvernement et les perspectives de croissance. Les prix du pétrole connaissent depuis quelques mois des rebonds appréciables qui placent désormais le baril au-dessus de 70 dollars, un niveau assez confortable pour l'Algérie, qui ne pourra pas compenser toutefois les pertes subies tout au long du premier semestre 2009 par rapport aux recettes records enregistrées en 2008. Avec une moyenne de 48 dollars le baril enregistrée jusqu'à présent et la remontée des prix qui devrait maintenir le baril entre 60 et 70 dollars, le rattrapage n'est pas aisé, selon le ministre de l'Energie et des mines, qui estime que « c'est trop tard » étant donné que la moyenne de l'année ne se situerait au mieux qu'à une soixantaine de dollars le baril pour 2009. Une situation qui est tout de même plus reluisante que celle qui aurait été celle du pays si les cours étaient restés au niveau des 40 dollars enregistrés au début de l'année 2009. Avec une moyenne de 40 dollars le baril tout au long de 2009, le ministre avait tablé, il y a quelques mois, sur des recettes d'exportation annuelles ne dépassant pas les 30 milliards de dollars. Entre janvier et avril 2009, près de 13 milliards de dollars seulement avaient été enregistrés. Le rebond des cours du pétrole qui a marqué le marché mondial depuis quelque temps – s'il devait durer jusqu'à la fin de l'année – permet en tout cas d'espérer un léger mieux au niveau des finances de l'Etat tirées de l'exportation d'hydrocarbures. Ceci dit, il faut composer aussi avec la cotation du dollar et la dépréciation du dinar enregistrée par rapport au billet vert voilà plusieurs semaines par la Banque d'Algérie. Des recettes en baisse en 2009 Il est à noter que la période 2007-2008 a été nettement rémunératrice pour le budget de l'Etat avec des revenus de 76 milliards de dollars enregistrés en 2008 et 60 milliards de dollars en 2007. Des records qui ne seront apparemment ni égalés ni approchés en 2009 – étant donné la baisse importante des prix du pétrole – mais qui n'augurent pas pour autant de pertes considérables pour l'Algérie qui, avant la période faste de 2008, avait connu une époque de vaches maigres, notamment entre les années 2000 et 2006 où le baril avait dégringolé à 15 dollars et avait connu son maximum à 50 dollars en 2006. Pour 2009, le gouvernement – après plusieurs années d'un prix de référence de 19 dollars le baril – avait basé la loi de finances sur un prix de référence de 37 dollars le baril, un prix qui semblait alors en mesure d'assurer un équilibre des budgets de l'Etat mais qui, aujourd'hui, est à peine en adéquation avec des recettes en sensible chute, resserrant nettement la marge de manœuvre du gouvernement et les perspectives de croissance. 70 dollars le baril Les prix du pétrole évoluent actuellement en légère hausse, à un niveau jamais égalé depuis octobre dernier, à plus de 70 dollars et l'OPEP s'attend à une reprise « progressive » de la demande de brut vers la fin de l'année en cours. Pour l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui a pourtant très légèrement abaissé sa prévision de demande de brut pour 2009, « au vu des défis considérables auxquels ont été confrontés l'économie mondiale et les marchés des matières premières, en particulier les marchés pétroliers, le pire semble passé ». Un pronostic optimiste que partage l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui estime également que « le pire de la récession est passé » et qui revoit à la hausse sa prévision de « demande mondiale de pétrole en 2009 à 83,3 mbj ». Des estimations semblables à celles de l'OPEP, qui table sur une demande mondiale de brut plus contractée que prévu cette année à 83,80 millions de barils par jour (mbj) contre 84,03 mbj dans son rapport d'avril 2009 et 85,41 en 2008, soit un recul de 1,89%. Des révisions inattendues qui ont raffermi les cours de l'or noir dont le niveau actuel est dû, selon le ministre de l'Energie et des Mines, à une « situation normale » en raison de facteurs liés également à « une baisse significative des stocks et à une hausse de consommation de carburant, notamment aux Etats-Unis, et des prémices d'une reprise des économies américaine et chinoise ainsi que la poursuite de la discipline des pays membres de l'OPEP quant au respect de leurs quotas ». Dans son rapport mensuel publié il y a quelques jours à Vienne, l'OPEP explique par ailleurs ses prévisions optimistes quant à une meilleure tenue des bourses pétrolières, notamment par « la hausse continue des prix du brut, un tassement des stocks des pays développés et des perspectives de récession mondiale ramenées à 1,3% cette année contre 1,4% auparavant, grâce à la Chine et à l'Inde ».