Le vice-président élu américain, Joe Biden, a déclaré dans un entretien diffusé lundi soir sur la chaîne CNN qu'il était inquiet des espoirs suscités par le président élu, Barack Obama, à l'étranger. M. Biden, qui prendra, comme M. Obama, ses fonctions le 20 janvier prochain, a également déclaré que, d'après lui, le président sortant, George W. Bush, commençait à reconnaître qu'il avait commis de « graves » erreurs de jugement. Selon Joe Biden, ce n'est pas le cas de l'actuel vice-président, Dick Cheney. « Je pense que le président Bush, à l'inverse du vice-président Cheney, qui commence, réflexion faite, à reconnaître sinon des erreurs, du moins des mauvais jugements », a dit le futur vice-président. Dans une interview à la chaîne Fox dimanche, Dick Cheney a défendu le bilan antiterroriste de l'administration Bush. Il a également reproché à son successeur de vouloir diminuer le rôle du vice-président. Durant la campagne présidentielle, M. Biden avait été l'un des plus féroces adversaires de M. Cheney, le qualifiant de « vice-président le plus dangereux que nous ayons eu ». Selon un sondage CNN publié lundi, près d'un quart des Américains (23%) pensent que Dick Cheney est le pire vice-président que les Etats-Unis aient jamais eu. Au total, les deux tiers des personnes interrogées (64%) jugent que le vice-président sortant a été « mauvais », « très mauvais » ou « le pire » à ce poste. En revanche, 35% des sondés estiment qu'il a été « bon », « très bon » ou « le meilleur ». « Vous m'avez demandé un peu plus tôt si j'étais inquiet à propos des très hautes attentes qu'ont les gens pour le président Barack Obama », a dit M. Biden à l'animateur de CNN Larry King, dans des extraits de l'interview communiqués à la presse en avance. « J'ai dit que sur le plan intérieur, je n'étais pas trop inquiet, mais que sur le plan international, je le suis », a dit M. Biden, ajoutant que les espoirs à l'étranger pour la future administration étaient immenses. « J'ai été contacté par énormément de dirigeants mondiaux (...) ils ont tellement envie d'avoir un leader américain qui ait une politique reflétant nos valeurs et quelqu'un avec qui ils puissent parler », a-t-il dit. M. Biden s'est également dit désolé pour M. Bush, qui a été la cible d'un lancer de chaussures au cours d'une conférence de presse la semaine dernière à Baghdad. « C'est présomptueux de se dire désolé pour quelqu'un d'autre », a-t-il déclaré, « mais d'une certaine façon, je me sens mal pour lui. »