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Amgala, le groupe d'Oujda et la tente de Chadli
Publié dans El Watan le 24 - 12 - 2008

Depuis la fameuse « Guerre des sables » en 1963 et les batailles d'Amgala I et II au plus fort du conflit, dans les années 1970, la question des frontières alimente régulièrement la chronique dans l'agenda des relations extrêmement tendues entre Rabat et Alger. Il y eut une certaine accalmie lorsque Chadli Bendjedid et le roi Hassan II se résolurent à enterrer la hache de guerre sous une tente (lire chronologie).
Et puis, il y eut les attentats de Marrakech du 26 août 1994 et de nouveau la barrière qui tombe comme un couperet au passage à niveau du train Maghnia-Oujda. Dernier fait en date : le 6 novembre dernier, à l'occasion du 33e anniversaire de la « Marche verte », le roi Mohammed VI s'est fendu d'un discours, dans lequel il ne manqua pas de s'en prendre à l'Algérie qu'il accuse de vouloir « balkaniser » le Maghreb. « Le refus obstiné de tous les efforts de normalisation consentis par le Maroc va à l'encontre de la logique de l'histoire et de la géographie, laquelle est incompatible avec la fermeture des frontières entre deux pays voisins et frères », a-t-il, entre autres, déclaré. Réagissant aux propos de M.6, Zerhouni martèle : « Personne ne peut accuser l'Algérie de manœuvres ou de tentatives de balkanisation du Maghreb arabe.
L'histoire démontre que de telles accusations sont infondées », avant d'ajouter : « Nous avons toujours rêvé de l'édification d'un grand Maghreb arabe et nous avons toujours lutté pour cet idéal. La véritable question qui devrait être posée est quel Maghreb arabe veut-on édifier. S'agit-il d'édifier un Maghreb au service de ses peuples, ou s'agit-il d'autre chose aux objectifs obscurs ? » De son côté, l'ancien ambassadeur, Abdelaziz Rahabi, répliquant au roi, écrit dans une tribune libre : « La réouverture des frontières doit être dissociée de la question sahraouie dans la mesure où elle est urgente pour nos voisins uniquement en raison des retombées économiques attendues. La hausse du prix de l'énergie et des matières premières, la chute attendue des recettes du tourisme du fait de la crise internationale qui affecte la classe moyenne européenne ne peuvent être compensées que par la libre circulation des Algériens, de leurs marchandises et de leurs capitaux.
En somme, on demande aux Algériens de financer l'arrogance de leur voisin par le simple jeu de la convocation d'une mémoire maghrébine collective mais disloquée et réduite à un espace où il y a autant de pays que de projets de société. »Fait paradoxal et pour le moins cocasse : en Algérie, la vox populi répète à l'envi que ses dirigeants sont des « Marocains », allusion perfide au fameux « groupe de Oujda » et l'armée des frontières qui a renversé le GPRA pour s'emparer du pouvoir. Pour autant, Bouteflika et consorts, qu'ils soient natifs de Oujda ou enfants du MALG, n'ont guère les faveurs des Oujdis qui restent perplexes face à ce qu'ils considèrent comme un « outrage au passé commun ».


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