Par la voix de leurs représentants syndicaux, les travailleurs de Simas, firme spécialisée dans la mécanique lourde implantée dans la zone industrielle de Hassi Ameur, menacent de recourir à la grève au début de la semaine prochaine si le conseil d'administration ne tient pas compte des revendications formulées depuis plusieurs mois concernant le salaire, le versement des primes, dont celles de retraités, et la situation professionnelle des employés. Ceci pour les raisons évoquées de manière officielle. Mais les nouveaux représentants syndicaux, élus il y a à peine 5 mois de cela, invoquent également la mauvaise gestion et des dettes colossales de l'entreprise (110 milliards de DA). Saïd Belmokhtar est également membre du comité de participation depuis 2 mois. C'est en cette qualité qu'il dit être dans son droit d'avoir un regard sur la gestion. Selon lui, le SGP a envoyé une équipe chargée d'effectuer un audit et qui séjourne depuis mardi à Oran afin d'évaluer la situation. La semaine dernière, le staff syndical de la société a participé au regroupement de la fédération de la métallurgie pour débattre du projet de privatisation des entreprises publiques décidé par le gouvernement. « Nous sommes partis avec l'idée de présenter notre expérience et leur dire : voilà un exemple de partenariat qui date de 10 ans mais qui a mené à la faillite une entreprise qui avait tout pour réussir », confie M. Belmokhtar qui a estimé à 3 millions de dollars la prime revendiquée par l'ancien P-dg de Simas, Michel Notte, qui est issu de l'actionnaire canadien de la société. Actions en justice en cascade Celui-ci a même décliné une offre de promotion (il s'est confié le poste de chargé de recouvrement) qui lui a été officiellement adressé par la direction actuelle, le 18 décembre 2004. Il a rédigé une demande d'annulation de ce que cet ancien technicien considère être une promotion et dont des copies ont été envoyées aussi bien au conseil d'administration qu'à l'inspection du travail, à la fédération de la métallurgie et aux instances supérieures de son syndicat, l'UGTA. Selon lui, une quarantaine de retraités a déjà introduit des actions en justice et a eu gain de cause pour réclamer les primes de 22% prévues par la loi. Sans tenir compte des dommages et intérêts, le montant global de ces dus revendiqués s'élèverait à 15 milliards de centimes. Il y a une dizaine de jours, un entretien à eu lieu avec le président du conseil d'administration. Selon le cadre syndical, des promesses ont été avancées, mais il faut pour cela attendre la réunion du conseil qui ne sera provoquée que dans quelques mois. Pour motiver cette menace de grève, M. Belmokhtar s'appuie sur le PV de non-conciliation émanant de l'inspection du travail d'Arzew, daté du 4 décembre dernier. En plus du listing des revendications, le document cite la loi 90-02 du 26/02/1990 relative au règlement et prévention des conflits et rend compte de la non-disponibilité des deux parties à se mettre d'accord. La grève est-elle pour autant imminente ?