Le sort de Simas, une entreprise spécialisée dans la mécanique lourde (équipements de chaudronnerie), devra se jouer en début de cette semaine. Le fleuron métallurgique issu de l'ENCC d'Oran, situé dans la zone industrielle de Hassi Ameur, a vécu de grands remous ces derniers jours. Le mouvement de protestation mené par la nouvelle équipe syndicale de cette entreprise - constituée depuis 1995 des capitaux de Sonatrach, de Sonelgaz, de Mecanica d'El Pena (Espagne) et d'un partenaire canadien KPSI -, s'est soldé par la démission forcée de son DG intérimaire Mohamed Chadli. Les travailleurs, y compris les cadres ont fait pression sur le président du conseil d'administration pour écarter leur DG en attendant de négocier le sort qui sera réservé à leur entreprise. Ils pointent du doigt le partenaire canadien et revendiquent la cession des actions à l'exclusivité de Sonatrach et de Sonelgaz, seules firmes garantes à leurs yeux d'un fonctionnement normal de Simas et du respect des acquis des travailleurs. En dehors des revendications socioprofessionnelles, le syndicat, par la voix de ses représentants au comité de participation, exige un droit de regard sur la gestion et la stratégie adoptée par les dirigeants. En plein mouvement de grève (entamée le 25 janvier dernier), le DG s'est retrouvé écarté sans pour autant calmer la ferveur des employés. Quatre cadres ont été licenciés le 5 février dernier par M. Chadli, avant d'être réintégrés tout de suite après, c'est-à-dire le 7 février dernier, par le conseil d'administration, suite à une entrevue qui s'est déroulée à Alger. Les protestataires ont profité de leur déplacement durant cette période pour tenter de prendre attache avec le ministre des Participations. Un accord de principe a été arraché pour une réception au ministère fixée à hier. Ceux-ci vont plaider la cause selon laquelle le partenariat avec le canadien KPS, motivé par la possibilité de transfert de technologie n'a pas été concluant et qu'il ne s'est soldé que par des inconvénients sur la vie des travailleurs. L'ancien DG, Michel Notte a d'ailleurs fait les frais d'un premier mouvement de contestation en cédant sa place. C'est du moins ce qui ressort dans le contenu de la lettre qui sera déposée au bureau de M. Hamlaoui. « Nous comptons beaucoup sur votre bon sens du patriotisme ainsi que sur votre pouvoir de préservation du patrimoine national et la sauvegarde des 500 emplois », est-il noté en résumé dans cette correspondance qui fait de la sauvegarde des postes de travail un principal handicap à la privatisation. En effet, c'est parce qu'ils ont eu vent d'une information, selon laquelle leur entreprise qui, par ailleurs, a déjà fait l'objet d'un audit pour le compte de la SGP/Construmet, allait être cédée entièrement au partenaire canadien, que la contestation a gagné de l'ampleur.