Beaucoup d'encre a coulé vainement au sujet de l'habitat précaire touchant une bonne partie de la localité de Boufhaïma, dans la commune de Draâ El Mizan. En effet, les habitants à travers leur comité de village, ont épuisé leurs démarches auprès des autorités locales, de wilaya ainsi que le ministère de l'Intérieur. Près d'une cinquantaine d'habitations, formant une cité de recasement datant de l'ère coloniale, demeure encore visible au milieu de beaucoup de nouvelles constructions . « Depuis que nous saisissons les responsables concernés, nous n'avons jamais reçu de réponse satisfaisante. Toutes les suites données à nos doléances ne sont en fin de compte qu'une fuite en avant des responsables locaux qui défilent à la tête de l'APC et de la daïra de Draâ El Mizan », a tenu à nous déclarer un membre du comité de ce village. « Récemment, nous avons eu la visite d'une délégation présidée par le P/APW de Tizi Ouzou. Ce dernier a laissé dire qu'il était hors de question de construire un logement à chacun des 78 foyers qui croupissent dans quelque 50 habitations menaçant ruine, sachant que dans chacune d'elles vivent entre un et quatre ménages. A quoi sert de vouloir nous tirer de l'impasse pour nous remettre dans une autre ? », ajoute notre interlocuteur. N'ayant rien vu venir, las d'attendre, ces familles n'ont d'autre choix que d'opter pour l'extension de leurs masures en construisant des gourbis ou en s'adonnant illicitement à la réalisation des bâtisses de fortune en dur sans aucune norme en matière d'habitat. Ces citoyens vulnérables estiment que tout ce bruit créé autour de la résorption de l'habitat précaire à Boufhaïma sans aucune suite concrète, n'est qu'une manière de contenir leur colère. Les pouvoirs publics, disent-ils, n'affichent aucune volonté pour le règlement de ce problème épineux qui les affecte. 46 ans après l'indépendance du pays, ils continuent à souffrir le martyre en évoluant dans des conditions inhumaines.