Le harcèlement judiciaire contre le quotidien El Watan et son directeur de publication, Omar Belhouchet, se poursuit et va crescendo. Après sa condamnation, le 22 décembre dernier, à trois mois de prison ferme dans l'affaire du médecin charlatan, M. Belhouchet a été convoqué à comparaître hier devant le juge du tribunal de Sidi M'hamed près la cour d'Alger. Trois anciennes affaires de « diffamation » ont été déterrées et devaient être jugées toutes les trois dans la même journée. Il s'agit d'abord de deux plaintes portées contre le quotidien par l'ancien PDG d'Air Algérie, le défunt Tayeb Benouis, et de celle de la Gendarmerie nationale de Bouira. Les deux premiers procès ont trait aux articles parus respectivement dans la rubrique « L'Epoque » sous le titre « Benouis annule sa réception » et le deuxième a été publié dans le supplément « Economie », intitulé « Augmentation des prix des billets d'avion : comme une ambiance de fin de règne… ». Des articles qui ne comportent aucune diffamation ni contre l'ancien responsable du pavillon national ni contre la compagnie Air Algérie. Le troisième article dont le plaignant est la gendarmerie est plus ancien. Le plaignant de Bouira proteste contre un reportage paru, le 1er avril 2002, sous le titre « Le mouvement citoyen à Bouira : M'chedallah, QG de la protesta ». Là aussi, le journaliste, auteur du reportage, a donné la parole à des citoyens de la région qui se sont exprimés, à visage découvert, sur les événements de la Kabylie (avril 2001). Ces derniers ont dénoncé « les pratiques » de ce corps de sécurité, en évoquant l'assassinat de 123 jeunes lors des manifestations ayant suivi le meurtre du jeune lycéen Guermah Massinisssa dans les locaux de la brigade de la gendarmerie de Beni Douala (Tizi Ouzou). Les trois procès ont été reportés au 11 janvier 2009 (pour le procès concernant la gendarmerie de Bouira) et au 22 janvier de la même année (pour les deux affaires concernant Air Algérie).