Le directeur d'El Watan Omar Belhouchet et la journaliste Salima Tlemçani ont été condamnés à trois mois de prison ferme à propos d'une affaire qui, en son temps, avait défrayé la chronique, celle d'un médecin qui utilisait son titre pour pratiquer du charlatanisme dans son cabinet à Belouizdad (Alger). Le collectif d'El Watan ne comprend pas ce verdict qui épargne le coupable et condamne le directeur et la journaliste qui n'avait fait que son métier. Le Conseil de l'ordre des médecins avait dénoncé ce charlatan qui détournait de sa vocation son métier de praticien tout en mettant en danger la santé et la vie de ses patients. Il n'avait même pas daigné se présenter devant le tribunal ni se faire représenter par un avocat. Aussi le collectif d'El Watan s'élève contre cette lourde peine, injuste et disproportionnée et constate avec inquiétude que le recours à la prison est toujours d'actualité en matière de délit de presse alors qu'il est banni dans les autres. Légitimement, le collectif d'El Watan s'interroge sur ce qui se cache derrière ce verdict qui intervient quelque temps après celui du tribunal de Jijel qui a condamné le directeur du journal et son chroniqueur à deux mois de prison ferme. Est-ce la liberté de ton d'El Watan qui est visée, est-ce une tentative d'intimidation à la veille d'échéances politiques cruciales ? Une nouvelle fois, le collectif d'El Watan appelle à la cessation de ce qui s'apparente à du harcèlement judiciaire et à l'amendement des dispositions pénales portant sur la diffamation afin que soit préservée dans notre pays la liberté de presse.