La ville d'El Attaf (ouest du chef-lieu de wilaya de Aïn Defla) a depuis samedi dernier un nouveau P/APC en la personne de Mohamed Boudjella. Celui-ci membre FLN dans cette municipalité et président du club local de football a en effet été installé dans ses nouvelles fonctions par le directeur de la réglementation et de l'administration générales (DRAG) en remplacement de Yahia Hadjlaoui, lequel se considère toujours comme étant le P/APC légitime de cette ville où il jouit du soutien de la population, selon plusieurs témoignages recueillis sur place. Le P/APC déchu évoque une décision arbitraire prise à son encontre par l'administration locale en raison de ses prises de position dans l'affaire du légendaire souk hebdomadaire de la ville, transféré en août dernier à la périphérie de l'agglomération, selon le concerné rencontré mardi. Pour rappel, le maire écarté et des élus étaient alors unanimes pour s'opposer au fait que 70% des bénéfices de location du marché reviennent à l'agence foncière de wilaya, propriétaire du terrain et partenaire, contre 30% à l'APC pour laquelle cette activité commerciale constituait une source financière non négligeable, nous a confié un élu le jour de l'opération du transfert. A partir de cette date, le malaise s'installa au sein de l'assemblée, entraînant des divisions et en fin de compte un revirement de situation en défaveur du P/APC évincé. Ce dernier, dans une correspondance adressée aux pouvoirs publics, dont le wali de Aïn Defla et le chef de daïra, demande l'intervention de Nourddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, pour le réhabiliter dans sa fonction de maire, se disant victime des agissements néfastes et destructifs de la part de l'administration locale qui lui reproche toujours, selon le même interlocuteur, ses prises de position et son refus de se plier aux ordres de cette administration jugés non conformes à la réglementation en vigueur, peut-on encore lire dans ce document, dont une copie nous est parvenue. Quant au nouveau P/APC, des membres de l'assemblée et le chef de daïra seront unanimes pour affirmer que la désignation d'un autre maire s'est déroulée selon les dispositions contenues dans le code communal dans ses articles 55 et 15, portant notamment sur le retrait de confiance et à la demande de 14 membres sur les 15 que compte cette assemblée, ajoutant que les décisions du premier magistrat de la wilaya ne doivent pas être contestées. Pour sa part, le P/APC remplacé compte aller jusqu'au bout et une pétition à l'initiative de citoyens circule, selon nos interlocuteurs, pour recueillir le plus grand nombre de signatures pouvant aider à sa réhabilitation. En attendant, ce sont plus de 57 000 habitants de cette ville longtemps délaissée qui font les frais de cette situation ayant engendré, de l'aveu même du chef de daïra et des élus rencontrés, le gel de toute activité depuis le mois d'août dernier, début du bras de fer entre le P/APC et les pouvoirs publics. La ville se trouve depuis dans un état de dégradation avancé, particulièrement sur le plan de l'environnement, comme nous l'avons constaté sur place.