Les dirigeants de plus de 40 pays, dont l'Algérie, ont officiellement lancé le 13 juillet à Paris l'Union pour la Méditerranée (UPM), lors d'une rencontre où se sont multipliés les gestes de bonne volonté en faveur de la paix au Proche-Orient. Cette union regroupe 43 pays, représentant quelque 750 millions d'habitants, du continent européen et de la rive sud de la Méditerranée. « Nous en avions rêvé, l'Union pour la Méditerranée est maintenant une réalité », s'est félicité le président français, qui a dû batailler ferme pour imposer son projet face aux réticences des Européens comme de certains pays arabes. Le président égyptien, Hosni Moubarak, qui coprésidait la rencontre, a estimé que s'ouvraient de « nouvelles pages qui pourront nous mener vers plus de paix ». Ce sommet a été marqué par une première : le président syrien Bachar al-Assad et le Premier ministre israélien Ehud Olmert, dont les pays sont théoriquement en guerre depuis 1948, se sont retrouvés assis à une même table, même s'ils sont restés à distance. Reçu au Palais de l'Elysée avec le président palestinien Mahmoud Abbas, Olmert a estimé pour sa part qu'Israéliens et Palestiniens n'ont « jamais été aussi proches d'un accord de paix ». A l'ouverture du sommet, le président français a salué tous les pays arabes membres de l'UPM qui ont « fait un geste de paix ». Il y avait un absent de marque, le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, qui a jugé le projet « effrayant » et a boycotté la rencontre. Le roi du Maroc, Mohammed VI, s'était fait représenter par son frère pour cause d'agenda surchargé. La déclaration finale du sommet, notamment le passage sur le processus de paix, a fait l'objet de tractations laborieuses. C'est précisément à cause de ce type de divergences que le « Processus de Barcelone », lancé en 1995 entre les Européens et le sud de la Méditerranée, s'est enlisé. Les initiateurs de l'UPM espèrent garantir un succès, en se concentrant sur de grands projets concrets comme la dépollution de la Méditerranée et l'énergie solaire. Ils insistent, aussi, sur la volonté d'une parité Nord-Sud, symbolisée par deux coprésidents issus de chacune des deux rives. Le secrétariat général devrait revenir à une ville du sud. Mais la question est à l'origine de vives rivalités et sera remise à plus tard. Le financement des projets restera lui aussi à définir, une fois passée la grand-messe de lancement.