L'Association pour la promotion et l'intégration sociale des occupants des chalets de la wilaya de Boumerdès, a rendu public un document dans lequel elle énumère les difficultés et les multiples problèmes auxquels font face les habitants de ces sites. Dans ce rapport, dont nous disposons une copie, l'association se plaint de la « négligence du caractère transitoire des chalets de la part des responsables locaux ». Car « un loyer de 35 DA/m2 contrairement à ce qui est indiqué dans les différents décrets le fixant à 25 DA/m2 est imposé aux habitants ». Pourtant « ces habitations ne font pas partie du domaine des locations », lit-on dans le rapport qui incrimine l'OPGI. L'association se plaint également de la facturation de l'eau potable. « Les factures d'eau sont établies sur la base d'une quantité consommée allant de 50 à 60 m3 par semestre. Le prix forfaitaire appliqué est très élevé », lit-on dans ce document. A cela s'ajoutent « le coût du compteur et les frais de son installation (6000 DA), ainsi que les factures non payées par les premiers occupants et qui sont « héritées » par les nouveaux habitants de chalets ». Sur un autre plan, les rédacteurs du document évoquent « la dégradation de l'état des habitations, notamment celles se trouvant dans les sites côtiers ». Ils signalent aussi « le danger que représente l'amiante, substance cancérigène et qui entre dans la composition des cloisons des chalets, pour la santé des citoyens et particulièrement celle des enfants. Elle pourrait être à l'origine de l'asthme qui a atteint un certain nombre d'occupants de ces habitations ». L'association se soucie également de la « bidonvillisation qui s'amplifie de plus en plus dans les différents sites ». On peut constater que certains occupants élargissent leurs habitations en utilisant des plaques de zinc, de bois ou autre. Ils érigent même des constructions en dur. L'autre préoccupation des auteurs du rapport, est celle de « la prolifération des commerces anarchiques, licites ou illicites, dans ces agglomérations ». L'association critique aussi les contrats de location. En fait, elle dénonce le « mépris du caractère temporaire de ces habitations par l'administration car la durée de leur occupation n'est pas précisée sur le contrat ». Concernant l'attribution des chalets et le relogement de leurs occupants, l'association a relevé plusieurs anomalies. Parmi ces irrégularités l'on cite « l'exclusion et la non-consultation des résidents de ces sites par l'administration pour la prise en charge de leurs doléances ». Elle dénonce également « le recours aux comités non agréés qui s'arrogent le droit de parler au nom des occupants des chalets en dehors de tout cadre légal ». Les rédacteurs du document soulèvent aussi la dégradation de l'environnement qui caractérise ces sites et qui favorise la propagation de maladies. « L'absence de commodités de vie et la pression familiale créent une terrible tension pour les habitants », lit-on dans ce rapport. Dans ce document, l'association suggère aux autorités compétentes l'élaboration d'une carte de wilaya des bénéficiaires de chalets afin de mieux gérer ce dossier. Par ailleurs, elle revendique une aide au logement (construction, aménagement, LSP, LSL,…) ainsi qu'une commission technique qui désignerait les sites à démolir et ceux à régulariser dans moins de 5 ans, vu l'état détérioré des chalets. Le président de cette association, M. Boukrit Yakoub, estime que le démantèlement de ces habitations censées être provisoires est plus qu'une urgence. Enfin, il est à signaler que 15 287 chalets, dont 682 individuels, sont implantés sur le territoire de la wilaya de Boumerdès, selon toujours le même document. La plupart des occupants de ces habitations sont des sinistrés du séisme du 21 mai 2003.