Les joies du numérique ne concernent pas toujours le domaine des loisirs. Au contraire, avec le temps, on sait que l'informatisation a comblé certains manques ou accéléré grandement des opérations, en particulier dans l'administration. La possibilité de consulter des dossiers en ligne, de remplir des fiches sur des sites officiels ne sont qu'un début. Une nouvelle étape est en train d'être franchie : le procès-verbal numérique. Par procès-verbal, on entend ici le bon vieux PV, le « papillon » que l'on a le déplaisir de retrouver coincé sous un essuie-glace. Il faut savoir qu'il existe en arrière-plan une organisation, comme toujours dans ce genre de cas. Le cumul des PV doit être entré manuellement dans un ordinateur le soir, un travail qui prend rapidement du temps, de deux à trois heures le plus souvent. Via un « style magique », la contractuelle rédigera le PV mais les informations seront automatiquement gardées en mémoire. Du coup, le soir, plus besoin de rentrer une longue série de papiers dans l'ordinateurs : on connecte le style qui restitue alors toutes les données qu'il contient. Les personnes concernées reçoivent à la contravention, avec une autre possibilité en prime, celle de payer en ligne. Comme pour les sociétés qui proposent à leurs clients de ne plus émettre de factures papier mais d'envoyer des courriers électroniques à la place, il s'agit ici d'économies de temps et bien sûr d'argent. Moins de papier à traiter, le tout couplé à une automatisation des données à faire avaler à la machine, c'est du temps libéré, ainsi que des économies substantielles. Pour autant, le « stylet magique » signifie-t-il la fin des problèmes ? ... et des problèmes Hé bien non. A Gênes, où il est testé depuis deux ans, le nombre de contestation est grimpé en flèche. En cause, le fait que la saisie des informations ne se fait plus manuellement pour l'entrée dans le PC. Du coup, il n'y a pas non plus vérification de ces informations, une erreur d'écriture durant la rédaction du PV étant reproduite dans la machine. L'automatisation n'a pas que des avantages, et on peut craindre un effet boule de neige sur le nombre de contraventions, car le système permet aux agents de passer plus de temps sur le terrain. Fabriqué par la société suédoise Anoto, le style électronique est tout de même commercialisé au tarif de 200 euros par pièce. Il s'agit d'ailleurs de l'un de ses principaux freins à une utilisation plus généralisé. Plusieurs arrondissements parisiens et d'autres villes comme Angers le testent déjà, et le Figaro indique d'ailleurs que son apparition sur tout le territoire français pourrait se faire dès la rentrée 2009. Il faut tout de même dire que 60 % des PV ne sont pas payés à Paris.