Les travailleurs de l'unité Epla (Entreprise de Préfabrication Légère et Aluminium) de Béjaïa se sont réunis ce dimanche pour préparer une riposte à la rumeur faisant état d'une éventuelle privatisation de leur entreprise. « Personne ne doit décider à notre place de notre sort et rien ne doit se faire sans notre consentement. On doit nous associer à toute décision concernant le devenir de notre entreprise ». Grosso modo, telle est la position des travailleurs qui se disent étonnés par une telle information non encore confirmée pour l'instant, alors que leur entreprise, selon eux, est florissante et jouit d'une bonne santé financière. « La loi et les règlements en vigueur prévoient en cas d'opportunité de privatisation d'associer le partenaire social ; nous, nous ne savons que dalle de ce qui se passe ; ceci ne présage rien de bon et ne peut aboutir qu'à un bras de fer. Nous sommes déterminés à défendre nos intérêts » déclare le secrétaire général de la section syndicale. N. Bouaiche, « Cette unité est un véritable musée de moudjahid » crie un autre travailleur. Lorsque cette unité s'appelait Copémad, il n'y avait que des moudjahidine et des fils de chahids qui y travaillaient ; comment aujourd'hui peut-on décider de son sort sans se référer aux premiers concernés : les travailleurs », ajoute-t-il. Les travailleurs, à travers cette assemblée, tiennent à dénoncer la dilapidation du patrimoine public et le démantèlement des zones industrielles. Ils appellent à une solution négociée où l'intérêt des travailleurs doit primer sur les autres considérations. Par ailleurs, les travailleurs exigent aussi l'intervention de la centrale syndicale, l'UGTA, pour sauvegarder cette entreprise qui a fait ses preuves notamment, lors des catastrophes naturelles. La colère, voilà en tout cas, le mot qui caractérise le mieux cette assemblée des travailleurs décidés à s'opposer à toute transaction qui se fera sans leur consultation.