A l'appel de nombreuses associations françaises et maghrébines et d'organisations des droits de l'homme, une marche de contestation a eu lieu hier à Paris pour dénoncer l'agression israélienne sur la bande de Ghaza. Elle intervient quelques jours après le rassemblement de soutien organisé jeudi dernier devant la mairie de Paris. Paris. De notre bureau Le cortège, composé de plusieurs milliers de personnes de différentes origines, s'est ébranlé de la place de la République en direction de l'ambassade d'Israël, située non loin de l'avenue des Champs-Elysées, dans le 8e arrondissement. Plusieurs banderoles et affiches dénonçant l'attitude meurtrière de l'armée d'Israël vis-à-vis du peuple palestinien ont été déployées tout au long du parcours. Certaines d'entre elles critiquaient ouvertement la position de la France, accusée de « rester silencieuse » devant les massacres perpétrés contre les civils et les enfants. On pouvait entre autres lire : « Sarkozy et Kouchner complices », « Israël, hier victime, aujourd'hui bourreau » ou encore « Arrêtez vos bombes, Ghaza la martyre ne mourra jamais ». Les slogans, scandés à chaude voix ne différaient pas trop, eux aussi, du contenu des banderoles. Exemples : « Israël est un Etat terroriste » ; « Ou sont les leaders arabes et que font-ils ? ». D'autres criaient : « Vengeance pour le peuple palestinien ». Discrètement encadrés par les services de sécurité, les marcheurs ont redouté, tout au long du parcours, des débordements ou des actes de violence, notamment après l'arrivée de nombreux jeunes aux visages encagoulés, la tête entouré par le keffieh traditionnel palestinien. Pour Nacereddine, président d'une maison de jeunes dans le Val d'Oise (banlieue de Paris), la marche est d'abord un moyen de protester pacifiquement contre l'injustice que subissent les habitants de Ghaza et les Arabes de façon générale. Il a critiqué sans ménagement la position de la France dans ce conflit, la jugeant « molle », voire « complice » : « Comment se fait-il que Nicolas Sarkozy ait interrompu ses vacances d'été pour voler à Moscou en vue de trouver une issue politique au conflit armé entre la Russie et la Géorgie, alors qu'il ne manifeste aucun intérêt à ce qu'endurent les Palestiniens ? » Et d'ajouter : « Même le voyage qu'il doit entamer au Proche-Orient lundi n'a plus de sens. Il arrive tard alors qu'Israël n'a cessé depuis une semaine de semer la mort et la désolation parmi les civils palestiniens. » Souad, qui travaille dans une radio française, a accusé, quant à elle, l'intelligentsia française d'avoir brillé par son absence : « Où est Bernard Henry Lévy, qui d'habitude dénonce tout ? Où sont les écrivains français, les hommes politiques et tous ceux qui nous font, à longueur de journée, des leçons sur la démocratie et les droits de l'homme ? Pourquoi ne viennent-ils pas manifester avec nous et faire pression sur l'Etat français, afin qu'il intervienne pour arrêter la boucherie humaine qui se perpétue dans les territoires occupés. »