De nouvelles marches de soutien aux habitants de Ghaza ont été organisées dans de nombreuses villes de France pour la troisième semaine consécutive. A Paris, deux marches ont eu lieu samedi pour dénoncer la barbarie israélienne et le silence des capitales européennes. La première, à l'appel des associations musulmanes de France qui ont à la fois manifesté pour l'arrêt des actions militaires dans la bande de Ghaza et pour le droit de porter le voile dans les établissements scolaires français. La seconde, qui est partie de la place du Châtelet jusqu'à l'ambassade d'Israël dans le 8e arrondissement, a été organisée par plusieurs associations palestiniennes et comités français de soutien à la Palestine. Plusieurs milliers de manifestants ont battu le pavé parisien, malgré le mauvais temps et en scandant haut et fort des slogans hostiles à l'Etat d'Israël : « Ghaza vivra, Ghaza vaincra », « Israël assassin, Sarkozy complice », « Hier victime, aujourd'hui bourreau », ou encore « En tuant des enfants, c'est toute l'humanité qu'on assassine ». Les messages contenus dans les banderoles n'ont pas beaucoup changé depuis la semaine derrière. Les marcheurs ont également scandé des slogans hostiles aux médias français qu'ils accusent de subjectivité dans le traitement des informations relatives à la guerre contre Ghaza. Selma, une militante de la cause palestinienne, a participé aux trois marches organisées jusque-là. Elle se dit révoltée par la façon dont les médias français ont couvert la guerre contre Ghaza. « Qu'on ne vienne plus me parler de liberté d'expression et de démocratie en France, dit-elle. Ce qui s'est passé à Ghaza a montré que la presse française a tout fait pour éluder le problème. » Et de s'interroger : « Pourquoi lorsqu'il s'agit d'Israël, personne ne veut parler ou critiquer, alors que lorsque c'est le cas de l'Islam, la critique devient vite facile ? » Parallèlement à ces marches, d'autres actions de soutien sont menées pour expliquer aux Parisiens ce qui se passe réellement en Palestine. C'est le cas à la place Stalingrad dans le 18e arrondissement de Paris où des stands de soutien au profit de Ghaza ont été installés depuis une semaine pour réceptionner tout type d'aide (aliments, médicaments..) pour les Palestiniens. Dans d'autres villes de province, des circuits de solidarité se sont déjà formés et ont commencé à s'activer pour venir en aide aux civils. De son côté, le chanteur juif Enrico Macias a vu son concert en Ile Maurice, programmé pour le 23 janvier, annulé par les autorités de cette île, d'une part protester contre la guerre d'Israël contre Ghaza et, d'autre part, pour éviter des violences.