Le projet de centre d'enfouissement technique (CET) de Sidi Ghilès étant toujours en cours de réalisation, en raison du temps qu'exigent les études géologiques, hydrogéologiques et d'impact, les autorités de la wilaya ont donc décidé de prendre des mesures provisoires quant au traitement des ordures. Ainsi, ces mesures consistent à orienter les camions de ramassage d'ordures vers un nouveau site naturel sur les hauteurs de l'ouest de la ville de Cherchell pour leur déchargement dans une crevasse naturelle après son aménagement. Cette solution provisoire, nous explique-t-on, oblige les responsables locaux et ceux du secteur de l'environnement à suivre les travaux du CET de Sidi Ghilès qui devront être théoriquement achevés en janvier 2010. L'actuelle décharge publique dénommée « Cabréra »,qui n'est pas contrôlée d'une manière rigoureuse, s'étend sur une surface de 6 ha du littoral est de la commune de Sidi Ghilès. Quatre communes (Sidi Semiane, Sidi Ghilès, Hadjret Ennous, Cherchell) déversent quotidiennement un volume avoisinant les 60 t de divers déchets et ordures dans cette bande de la côte méditerranéenne et ce, depuis des décennies. La gestion anarchique de cette décharge publique par les APC concernées a amené les conducteurs des camions et des tracteurs à ordures des communes de la daïra de Cherchell, de certaines institutions et entreprises et même certains citoyens, à déverser à leur guise leurs ordures au bord de la RN 11. C'est un paysage désolant qui s'offre à tous les passagers qui empruntent ce tronçon routier reliant Cherchell à l'ouest de la wilaya de Tipaza. Les efforts du secteur de l'environnement de la wilaya demeurent vains face à l'inconscience de ces pollueurs et l'inexistence de contrôles. Il est d'ailleurs prévu, compte tenu de l'urgence et de la gravité de la situation, la fermeture du site de « Cabréra » dans les plus brefs délais. La dépollution de ce bout de la côte méditerranéenne sera aussitôt entamée. « Un projet touristique est même prévu sur ce site », selon les dires du responsable local de l'environnement. Aujourd'hui, on estime à environ 400 000 m3, le volume de déchets qui couvrent le site de « Cabréra ». Inutile d'énumérer les conséquences négatives des odeurs nauséabondes et des fumées nocives produites à partir d'un site aussi pollué. La culture environnementale est inexistante à l'échelle locale. Les fellahs ne s'inquiètent même plus du déversement des ordures et des déchets sur les terres agricoles fertiles environnantes. Cela étant, il y a lieu de souligner que la wilaya de Tipaza vient de créer un Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) qui sera chargé de la gestion des CET. « Ce sera la solution à tous ces dépassements et chaque pollueur qui ne respectera pas les règles, sera naturellement sanctionné, du moment que les APC n'ont pas joué leur rôle dans la protection de ces sites », nous affirme le directeur de l'environnement de la wilaya de Tipaza.