Dans l'après-midi de mardi dernier, les citoyens du quartier Largoub, dans l'ex-rue de France, surpris par une vaste opération d'arrachage d'arbres centenaires de l'espèce eucalyptus qui entourent les terrains de football, ont failli lyncher les auteurs de cet acte abominable, que d'aucuns ont qualifié de destructeurs du cadre de vie de la ville portant atteinte à l'environnement. Ces citoyens se sont regroupés devant le terrain de football où jonchaient des arbres centenaires découpés en morceaux, broyant du noir devant tant d'irresponsabilité et résolument déterminés à interdire à ces gens de continuer l'arrachage de la cinquantaine d'eucalyptus centenaires qui jalonnent la clôture de l'ex-collège d'enseignement agricole. « Ils étaient décidés à tout arracher, si nous n'étions pas intervenus à temps et n'avions pas déposé plainte auprès de la police contre les auteurs de ce massacre », nous dira El Houari un citoyen du quartier Largoub, en remettant à la presse un paquet de photos sur « la boucherie ». Les services de sécurité aussitôt alertés se sont interposés, ont stoppé ce massacre, saisi l'outil de coupe et interpellé les auteurs de l'abattage qui ont été reconnus par les citoyens grâce à leur camion immatriculé dans la wilaya de Béjaïa. Il s'est avéré après coup que ces personnes étaient en possession d'une autorisation en bonne et due forme délivrée par la Conservation des forêts de la wilaya, qui n'a pas appréhendé les conséquences de cet acte qui a failli mettre le feu aux poudres, et ce, à travers la violente réaction des citoyens. Le Conservateur des forêts nous a avoué avoir autorisé l'APC à procéder au couronnement des arbres de l'espèce eucalyptus qui ponctuent plusieurs quartiers de la ville de Msila. L'opération, a-t-il expliqué, consiste à faire la coupe des arbres en laissant des troncs de 2 à 3 m, de sorte qu'après la pousse, il y aura des arbres avec un branchage nouveau ayant la forme d'une couronne. Seulement sur le terrain, ce n'est pas l'APC qui a procédé à l'élagage des eucalyptus, mais une équipe venue de Béjaïa, ce que le Conservateur n'a pas révélé. On ne sait rien de cette équipe qui est intervenue dans une affaire entre la commune de Msila et la Conservation des forêts. En tout état de cause,ce n'est pas un couronnement qui a été opéré, mais un arrachage systématique de ces mastodontes, coupés à ras du sol, de façon à faire disparaître toute trace de végétation. Le Conservateur, tout en nous refusant de remettre un rapport à la presse alors qu'il était d'accord la veille, nous dira, que « le nombre d'arbres abattus ne dépasse pas 6 eucalyptus et que l'opération a été arrêtée après la violente réaction des citoyens ». Le nombre d'arbres de cette espèce au niveau de la commune, nous dit-on, dépasse les 150, tous centenaires. Associations de l'environnement et citoyens, interpellent le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, pour mettre la lumière sur cette affaire d'autorisation ayant permis l'arrachage d'arbres centenaires, opération qui, diront certains, aurait une senteur mercantiliste.