C'est à un hiver extrêmement rigoureux que la population doit faire face, particulièrement la frange démunie, celle notamment occupant des habitations précaires. Au lieudit Haï El Filahi, un bidonville géant implanté à la Cité Ziadia, les habitants endurent un calvaire sans pareil, en cette saison où sévit un froid sibérien. Une favela dans laquelle s'entassent pêle-mêle des centaines de personnes, dans des logis de fortune érigés avec les moyens du bord, où pour y accéder, il faut s'embourber jusqu'aux genoux. Les enfants, en dépit de leurs bottes en plastique, pataugent péniblement, parfois tombant dans les mares formées par les eaux de pluie, pour rejoindre les bancs de l'école. Ces gens sont contraints de débourser 300 DA pour acquérir une bonbonne de gaz leur permettant de se chauffer durant seulement trois jours. Pour l'alimentation en électricité, ils ont recours à la rétrocession par le biais de certaines personnes habitant les bâtiments, qui, en contrepartie, se font prendre en charge la totalité de la facture de Sonelgaz, avec tous les risques encourus. En parlant de précarité et de danger, des sans-abri ont utilisé, durant la nuit, pour se réchauffer, une poubelle en matière plastique accolée à un lampadaire, en y allumant du feu, faisant complètement fondre celle-ci. Cela s'est passé au boulevard de la Yougoslavie, à l'entrée du pont Sidi M'cid, en arrivant du tunnel.