Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, prendra part aux réunions des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires non membres, dans la capitale autrichienne. L'OPEP, qui doit décider, le 22 juin à Vienne, de l'avenir de l'accord de limitation de la production, se dirige vraisemblablement vers des échanges plutôt tendus entre l'Arabie Saoudite, qui penche pour un relèvement du seuil de la production, et l'Iran, l'Irak et le Venezuela, qui militent pour le statu quo. L'organisation, qui selon ses statuts doit prendre une décision consensuelle, n'a d'autre choix pourtant que de trouver un compromis à l'issue de discussions qui s'annoncent véhémentes. La décision dépendra de l'issue du rapport de force qui s'est d'ores et déjà installé entre la l'Arabie Saoudite d'une part, soutenue par la Russie, et l'Iran et ses alliés d'autre part. L'Iran annonce la couleur en faisant part de son intention d'opposer son droit de veto si le ministre saoudien, Khaled Al Faleh, propose d'augmenter les objectifs de production, selon ce que rapporte l'agence Bloomberg. D'autres sources citées par l'agence soulignent que les deux géants pétroliers que sont l'Arabie Saoudite et la Russie ont tempéré, pour leur part, leurs ambitions et proposent désormais une augmentation modérée de 300 000 à 600 000 barils par jour, afin d'apaiser les mécontents et permettre à l'accord de l'OPEP et des dix autres producteurs de se poursuivre sur le long terme. Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, qui doit prendre part à la réunion OPEP — non-OPEP, qui se tiendra au lendemain de la réunion officielle de l'OPEP, avait émis récemment l'hypothèse d'une hausse nettement plus marquée, de 1,5 million de barils par jour avant de revoir, avec l'Arabie Saoudite, la perspective de la hausse à la baisse. Selon l'agence Bloomberg, plusieurs pays OPEP et non OPEP ont planifié, pour leur part, des plans d'augmentation de la production, mais aucun consensus n'a émergé à la veille de ce qui risque d'être une rencontre difficile de l'organisation qui a pu maintenir une grande cohésion, depuis septembre 2016, date de sa première réunion conciliante à Alger, où la décision de la réduction de la production avait été ébauchée et poursuivie depuis, au fil des réunions, avec succès par l'organisation. Après deux ans de production serrée pour limiter une surabondance mondiale, les prix se sont redressés et les stocks sont plus proches des niveaux habituels, ce qui a déclenché un débat sur la redirection de la politique de l'OPEP et de ses alliés au second semestre de cette année. Cependant, certains membres, qui produisent déjà en deçà de leurs quotas, ne peuvent augmenter leur production, à l'image du Venezuela en proie à une grave crise économique. Il est à savoir que le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, prendra part aux réunions des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires non membres, dans la capitale autrichienne. Ainsi, le ministre de l'Energie assitera à la 9e réunion du comité conjoint de monitoring OPEP et non-OPEP (JMMC) à Vienne le 21 juin, selon un communiqué du ministère. A cette occasion, les ministres membres du JMMC examineront le niveau de conformité des 24 pays OPEP et non OPEP à leurs engagements pris et consignés dans la déclaration OPEP-non OPEP du 10 décembre 2016, a précisé le communiqué. A noter que le JMMC est composé de quatre pays membres de l'OPEP (Algérie, Arabie Saoudite, Koweït et Venezuela) et de deux pays non membres de l'organisation (Russie et Oman). Le ministre de l'Energie participera également à la 174e Conférence ministérielle de l'OPEP, le 22 juin, et à la 4e réunion ministérielle des pays OPEP et non OPEP, le 23 juin. M. Guitouni interviendra, par ailleurs, lors du 7e séminaire international de l'OPEP, qui se tiendra les 20 et 21 juin à Vienne. «Ce 7e séminaire international figure parmi les plus importants forums mondiaux d'experts dans le domaine de l'énergie», a noté la même source. Les ministres des pays membres de l'OPEP et des pays producteurs non membres de l'organisation se réuniront avec de hauts responsables d'entreprise et d'organisation internationale ainsi que des scientifiques et des experts en énergie pour discuter des différentes perspectives autour du thème «Pétrole : coopération pour un avenir durable».