La capitale algérienne aura, encore une fois, à abriter une réunion tendue, aux contours décisifs pour les relations au sein de l'Opep. Une énième confrontation irano-saoudienne se profile ainsi au vu de la situation actuelle du marché. Alors qu'il ne fait pas partie du comité ministériel conjoint de suivi de l'accord de réduction de la production pétrolière des pays de l'OPEP et non OPEP (JMMC), l'Iran a décidé de prendre part à la réunion qui doit se tenir les 22 et 23 septembre en Algérie. Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, a en effet déclaré hier que son pays participera, en septembre en Algérie, à la 10e réunion comité OPEP / non-OPEP chargé de surveiller le respect des quotas, a rapporté, hier, l'agence de presse iranienne ISNA (Iranian Students' News Agency). Le JMMC, qui est présidé par l'Arabie Saoudite et comprend également la Russie, les Emirats arabes unis, Oman, le Koweït, l'Algérie et le Venezuela, devra donc compter avec un invité surprise, en l'occurrence l'Iran, ce qui donne une autre tournure à la rencontre d'Alger. La capitale algérienne aura, encore une fois, à abriter une réunion tendue, aux contours décisifs pour les relations au sein de l'Opep. Une énième confrontation irano-saoudienne se profile ainsi au vu de la situation actuelle du marché, marqué par les sanctions américaines contre l'Iran qui risque de perdre ses parts de marché, ajoutant aux enjeux entourant la production Opep. Le ministre iranien le confirme, puisqu'il déclare que l'objectif de l'Iran en prenant part à la réunion d'Alger est de «maintenir la part de marché du pétrole iranien», rapporte l'agence ISNA. La réunion d'Alger aura lieu environ six semaines avant le début des sanctions américaines contre l'industrie pétrolière iranienne prévue en novembre, ce qui ajoute aux tensions entourant la stratégie de l'Opep. Après des mois de sous-production, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a convenu avec la Russie et d'autres alliés producteurs de pétrole d'augmenter la production à partir de juillet, en revenant à 100% des réductions décidées précédemment. Cela signifierait une augmentation de la production d'environ 1 million de barils par jour. La semaine dernière, le ministre iranien du Pétrole a envoyé une «lettre de plainte» à son homologue des Emirats arabes unis après avoir remarqué que certains membres de l'OPEP essayaient d'ajuster la production, rapportait Shana, le site d'information du ministère iranien du Pétrole. M. Zanganeh a déclaré, selon Reuters, au ministre de l'Energie des EAU, Suhail Al Mazrouei, qui assure la présidence de l'OPEP en 2018, que le JMMC ne devrait pas distribuer d'augmentation de la production aux autres producteurs. Les commentaires de M. Zanganeh soulignent les tensions encore latentes après la réunion de juin de l'OPEP. L'Arabie Saoudite avait, pour sa part, déclaré que l'accord permettait aux pays capables de produire davantage de respecter le niveau de conformité global du groupe, ce qui signifie que certains membres – comme le Royaume saoudien– pourraient compenser les pénuries. L'Iran, qui fait face à des sanctions américaines, a exprimé son désaccord et a critiqué les projets de l'Arabie Saoudite visant à stimuler la production au-dessus des niveaux ciblés.