Emboîtant le pas au RND, le FLN a appelé Abdelaziz Bouteflika, hier à partir d'Oran, à présenter sa candidature pour la présidentielle de 2019. Dans la forme, l'annonce a été faite à la lecture d'une déclaration sanctionnant une rencontre régionale (une dizaine de wilayas de l'ouest du pays), organisée à la salle Es-Saada (ex-Le Colisée) et à laquelle ont pris part les cadres de la région mais aussi et surtout des membres du bureau politique, récemment remanié. Djamel Ould Abbès a maintenu le suspense jusqu'au bout mais une bonne partie de son allocution d'ouverture s'apparentait déjà à une tentative de se justifier du fait probable d'avoir été pris de court par Ahmed Ouyahia, patron du RND et actuel Premier ministre. «Le 17 mars nous avons, au nom des militants, sollicité le président de la République, mais sans évoquer un 5e mandat, pour qu'il poursuive la mission pour laquelle il a été élu en 1999 et, le 7 avril, nous lui avons adressé une lettre officielle pour les mêmes motifs et c'était au regard de ce qui a été réalisé durant son règne, c'est-à-dire la concrétisation de la paix et de la stabilité dans le pays ainsi que la réussite du plan de développement économique et social», a déclaré le secrétaire général du FLN en insistant sur le fait que Abdelaziz Bouteflika est aussi le président du parti. «Nous sommes des soldats, nous restons mobilisés et nous attendons sa décision car c'est lui le patron», a-t-il ajouté. A plusieurs reprises, Djamel Ould Abbès a considéré que la rencontre en question est «une espèce congrès extraordinaire», sans doute pour donner un caractère officiel à l'annonce qui devait suivre. La rencontre en question s'inscrit, selon ce qui a été affirmé, dans un programme global qui vise à moderniser le parti et à le redynamiser en favorisant les échanges à l'intérieur de ses structures mais aussi à donner plus de poids à la base militante en réinstaurant les anciens mécanismes des débats «démocratiques» à l'intérieur des cellules et des «kasmas». Dans la forme, pour le FLN, ce sont donc les cadres du parti de l'Ouest réunis à Oran, en présence d'un grand nombre de membres du bureau politique représentant toutes les régions du pays, qui ont appelé le président de la République à briguer un 5e mandat.