Le secrétaire genéral du fln «Alors qu'ils doivent toute leur carrière au président, ils ambitionnent de prendre sa place.» Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès a affirmé hier, en marge de sa rencontre avec la délégation du parti El-Islah, que le futur candidat à la présidentielle du FLN en 2019, sera bien entendu le président du parti, en l'occurrence le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Toutefois, «la décision de rempiler pour un autre mandat ou non lui appartient», a-t-il poursuivi. «Tant qu'on est au pouvoir et en 2019, on sera inchallah toujours au pouvoir, notre candidat, et donc celui qui va gagner, sera le président du parti s'il accepte», a-t-il ajouté. «Au FLN on a une vision bien arrêtée», a-t-il indiqué, en rappelant qu'en 2004, personne n'a voulu le prendre au sérieux quand il avait évoqué le 4e mandat». «J'ai bien parlé du 5e mandat juste après mon plébiscite à la tête du FLN», a-t-il réitéré. Dans ce contexte, le secrétaire général d'El-Islah qui est allé vendre, pour on ne sait quel objectif, ce qu'il appelle son initiative de réunir le consensus national appuyé par une large base de la population, n'a pas tari d'éloges sur le projet de la Réconciliation nationale. Une fois encore, Ould Abbès a tiré à boulets rouges sur ceux qu'il qualifie d'ingrats. «Alors qu'ils doivent toute leur carrière politique au président Bouteflika qui les a tirés de l'anonymat depuis sa venue au pouvoir, ils ambitionnent de prendre sa place.» Ces fléchettes sont décochées à l'adresse aussi bien de Abdelaziz Belkhadem que de Ahmed Ouyahia. Or, le patron du FLN ne voit aucun inconvénient que le RND adhère à son initiative autour de la construction d'un front intérieur solide. «Ils sont les bienvenus et cette initiative est celle du président du parti (...) Et Ouyahia est un ami avec qui j'ai déjà travaillé et eu des relations très courtoises», a-t-il assuré. L'ex-ministre de la Santé, a justifié son ouverture aux partis islamistes par leur soi-disant «ligne nationaliste». «On partage avec les partis islamistes à l'image du MSP, et El-Islah leur ligne nationaliste» a indiqué Ould Abbès. «On s'est entendu lors de nos rencontres préliminaires avec Bouguerra Soltani, qui est un homme d'Etat, fils (spirituel)de mon ami le défunt Nahnah et Bouslimani, et la délégation d'El-Islah dont la ligne nationaliste authentique est notre dénominateur commun». «Le patriotisme nous assemble car le pays est ciblé par ses ennemis classiques qui se trouvent de l'autre côté de la mer.» Suite au rejet de la requête des redresseurs par la cinquième chambre auprès du Conseil constitutionnel «personne n'aura plus le droit de parler au nom du FLN en dehors du cadre des instances du parti», s'est réjoui Ould Abbès. A travers ce verdict sans appel, annonçant le rejet de l'action judiciaire en appel contre la wilaya d'Alger et le département de l'intérieur, portant sur l'annulation du Xe congrès et l'autorisation pour sa tenue, «le FLN baignera dans un climat de sérénité», dixit Ould Abbès. Cependant, si le FLN peut se targuer de s'être débarrassé définitivement des redresseurs, en revanche, il risque de voir se généraliser la contestation qui agite plusieurs de ses mouhafadhas et kasmas ces jours-ci. Au fur et à mesure que les élections législatives approchent, le siège du FLN ne désemplit pas de contestataires. Hier, plusieurs militants, y compris des chefs de kasmas, se sont déplacés de différentes wilayas de l'intérieur du pays pour exiger le départ qui de leur mouhafedh, qui de leur secrétaire de mouhafadha transitoire. Il s'agit notamment de groupes de militants venus réclamer le départ des mouhafedhs de Médéa, Beni Slimane, et Ksar Boukhari relevant de la wilaya de Médéa, de Theniat El Had(Tissemsilt), de Saïda et d'El-Bayadh. D'autres wilayas avaient déjà connu ce genre de protestations, le mois dernier. Le secrétaire général du FLN est revenu également sur ce qui s'est passé à la salle Atlas lors du meeting organisé par le FFS pour le premier anniversaire de la disparition de son leader historique, Hocine Ait Ahmed. «Je regrette ce qui s'est passé à la salle Atlas. Quand je viens en tant qu'invité ou quand j'invite quelqu'un, je ne l'insulte pas», a-t-il lancé. Djamel Ould Abbès s'est retiré du meeting au moment où le premier secrétaire du FFS dénonçait la loi de finances 2017 qui est une «loi antisociale et antinationale votée par une majorité truquée». Le FFS réagit aux propos d'Ould Abbès «Exprimer ses positions n'est pas une insulte» Le FFS «n'a fait que réitérer ses positions lors du meeting de la salle Atlas et ne peut être considéré comme une insulte», écrit le parti, ce mercredi 28 décembre, dans un communiqué en réponse au FLN dont le secrétaire général a dû quitter la salle après des propos contre «la fausse majorité au Parlement». «Au FFS, nous respectons amis et adversaires et par-dessus tout, nous respectons l'exercice politique auquel a droit le peuple algérien. C'est pour cela que nous n'avons qu'un seul discours, celui que nous tenons en toutes circonstances: dans nos structures, au sein des institutions, dans nos meetings», écrit le FFS. «Le fait de réitérer ses positions en toutes circonstances ne peut, de ce fait, être considéré comme une insulte», a-t-il ajouté en réponse au communiqué du FLN publié dimanche dans lequel le bureau politique a appelé «la classe politique à moraliser le discours politique, à mener une compétition sur la base des programmes et à éviter le pessimisme, l'outrage et la désinformation». Le FFS a réaffirmé, d'autre part, la poursuite de son initiative visant «la reconstruction d'un consensus national avec toutes les Algériennes et les Algériens».