L'intervention du ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, à l'APN, pour répondre, il y a quelques jours, à une question de la députée Bedra Ferkhi sur le sort du dédoublement de la RN27 dans sa partie traversant la wilaya de Jijel entre El Milia et Sidi Maârouf, a remis au goût du jour le débat autour de ce projet, qui n'en finit pas de soulever moult interrogations dans la wilaya de Jijel, sûrement aussi à Mila, mais également à Constantine. On doit d'abord savoir que cette route prend naissance à partir de la RN 43 à El Milia, dans la wilaya de Jijel, pour atteindre les limites de la wilaya de Mila, sur un parcours de 24 km. Dans son tronçon le plus long, elle parcourt une quarantaine de kilomètres en traversant cette wilaya pour parcourir ensuite une vingtaine de kilomètres dans la wilaya de Constantine, avant de prendre fin à Hamma Bouziane, en prenant connexion, quelques kilomètres plus loin, avec la RN5. Si la modernisation de cette voie n'est plus un luxe ou un cadeau pour ses usagers, elle représente une nécessité impérieuse pour faciliter un trafic routier devenu infernal sur l'ensemble de ce tronçon de quelque 86 kilomètres. Dans son intervention, le ministre s'est focalisé sur les 18 km traversant la wilaya de Jijel et n'a rien soufflé sur le reste de son parcours passant par Mila et Constantine, qui reste très endommagé et difficilement praticable. Il rappelle que cette partie a fait l'objet d'une étude et qu'elle sera proposée pour la concrétisation dans le cadre du programme de la loi de finances 2019. En revenant un peu en arrière, on retient cependant que le dédoublement de cette route entre El Milia et les limites de la wilaya de Mila avait fait l'objet d'une étude qui a été achevée et présentée en juin 2012 aux responsables de la wilaya de Jijel, en présence des représentants du bureau d'études canadien, qui l'a réalisée et de la presse. Cette étude concerne un tronçon de 24 km contournant d'abord la zone de Bellara pour longer ensuite l'Oued El Kebir, tantôt à gauche, tantôt à droite, sur un itinéraire qui prend en charge la réalisation d'un tunnel de 380 m et de trois ouvrages d'art. Ce projet était inscrit, selon les dires du wali de Jijel de l'époque, comme une priorité, dont la réalisation était prévue pour la fin de l'année 2012. Or, depuis cette date, aucune suite n'a été donnée au sort qui lui a été réservé. Les difficultés financières que le pays a connues l'ont encore précipité dans l'oubli, renvoyant aux calendes grecques sa réalisation et rendant davantage plus difficile la circulation sur la RN 27. De plus en plus dangereuse, cette voie est réduite à un tronçon qui n'a rien à envier aux voies les plus impraticables des localités enclavées. Pour la petite histoire, les 86 km séparant El Milia, dans la wilaya de Jijel, à Hamma Bouziane, dans la wilaya de Constantine, sont parcourus en un temps qui peut atteindre ou dépasser les 4 heures en été. Ceci dit, l'intervention du ministre a cependant le mérite d'avoir apporté une clarification sur un autre projet, qui a longtemps fait couler beaucoup d'encre dans la wilaya de Jijel, pour enfin apparaître comme une simple proposition qui ne peut être concrétisée dans les conditions actuelles, selon l'intervenant. Il concerne la réalisation d'une route reliant la wilaya de Jijel à Constantine en traversant les communes de Settara et Ghebala. On se souvient que le projet de cette route avait été annoncé en grande pompe en 2013 par Abdelmalek Sellal, alors Premier ministre, et son ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, lors de leur visite dans cette wilaya. Ce projet était prévu pour prendre la forme d'une pénétrante reliant El Milia à l'autoroute Est – Ouest dans sa partie traversant Didouche Mourad, à Constantine, sur une distance de 75 km, comme l'avaient annoncé ces deux ex-responsables gouvernementaux. Dans ses déclarations, Amar Ghoul, avait même donné la certitude qu'il sera conçu pour ménager le pont d'Oued Eddib enjambant le barrage de Beni Haroun, dans la wilaya de Mila, de l'intense trafic routier des poids lourds. Cinq ans plus tard, Abdelghani Zaâlane revient sur cette fameuse pénétrante pour avouer qu'elle n'était qu'une simple proposition, alors qu'elle avait été annoncée sous les youyous et les applaudissements dans le cadre des projets phares annoncés pour la wilaya de Jijel par l'ex-Premier ministre lors de son déplacement dans cette wilaya en 2013.