Des arbres centenaires ont été abattus, ces derniers jours, pour les besoins de l'aménagement de camps de vacances près de la plage de Aïn Brahim, dans la commune de Sidi Lakhdar, à l'est de la wilaya de Mostaganem. Au moment où les pouvoirs publics mènent des campagnes de reboisement annuelles à coup de milliards pour repeupler nos forêts décimées par des incendies à répétition et autres facteurs, la population riveraine de la plage de Aïn Brahim, assiste, impuissante, à l'abattage abusif et effréné d'arbres centenaires pour l'aménagement de camps de vacances. Un véritable massacre. Toutes sortes d'espèces, comme le genévrier, le lentisque, dont beaucoup dépassent des siècles, ont disparu à jamais de cette forêt surplombant la plage et qui était appréciée par les randonneurs et les sportifs. Les arbres centenaires ont été remplacés par du béton pour les constructions et les parkings. «Pourtant, un tel massacre aurait pu être évité en dépit de l'aménagement des camps de vacances», estiment des citoyens et autres associations. Sur les lieux, le constat désolant. Des centaines de mètres cube de troncs d'arbres entassés gisent sur une longueur d'environ un kilomètre le long des falaises à l'ouest et à l'est de Aïn Brahim. D'autres sont jetés dans des oueds des environs pour dissimuler le méfait. «C'est catastrophique», déplorent des promeneurs rencontrés à proximité du massacre. «L'on assiste aujourd'hui à un véritable massacre qui porte sérieusement atteinte à cette nature riche en faune et flore», soupirent des jeunes pêcheurs. Sur les lieux, le visiteur est confronté à un désolant spectacle de dégradation de cette nature irremplaçable. pétition Pis encore, ce déboisement à outrance, qui continue dans l'indifférence, touche également d'autres communes limitrophes à l'instar de Ben Abdelmalek Ramdane, à 30 km à l'est de Mostaganem, et Hadjadj. Des arbres centenaires ont été sacrifiés pour la récupération de l'assiette de terrain qui va servir à la création de camps de vacances. Où sont les forestiers et les services de l'environnement ? Où sont les associations de défense de l'environnement ? Où sont les élus ? Où sont les responsables concernés ? Des citoyens s'indignent, ainsi que quelques anciens élus locaux inquiets de l'avenir de leur patrimoine écologique. «Le wali de Mostaganem devrait intervenir pour sauver ce qui reste à sauver. Une commission devrait être dépêchée sur les lieux pour faire toute la lumière sur cette catastrophe écologique», réclame-t-on dans la région. Pour le moment, on apprend qu'une pétition circule pour condamner ce massacre qui a défiguré les magnifiques forêts. Une source proche du dossier affirme que quelque 20 nouveaux camps de vacances ont été aménagés et chacun s'étend sur une superficie allant de 1 à 1,5 hectare. «Au rythme actuel, les forêts surplombant les plages vont disparaître d'ici quelques années», souligne-t-on. S. Farid