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« L'exclusion de l'autre mène à la catastrophe »
Philippe Faucon. Réalisateur
Publié dans El Watan le 12 - 01 - 2009

Le film Dans la vie, sorti le 12 mars 2008, reprend une actualité brûlante en France à l'heure de la nouvelle agression israélienne du peuple palestinien à Ghaza. Le difficile équilibre entre les communautés peut-il être atteint par ce conflit d'une barbarie inégalée ? Dans le film de Philippe Faucon, la situation au Proche-Orient était subtilement amenée avec un parti pris que les relations humaines peuvent surpasser les divisions. Esther, une femme âgée et de confession juive, originaire d'Algérie, a besoin d'une assistance permanente. Elie, le fils, ne sait plus quoi faire. L'Algérienne Sélima, l'infirmière de jour, propose les services de sa mère, Halima, musulmane pratiquante.Contre toute attente, une vraie complicité se crée entre les deux femmes. Pleine d'énergie, elle redonne à Esther le goût de vivre. Philippe Faucon, auteur aussi de La trahison, sur la guerre d'Algérie, explique ici ses ambitions et se prononce clairement sur le contexte douloureux de ce début 2009.
Votre film est humaniste et plein de respect. Il est par moments en porte-à-faux par rapport à la réalité beaucoup plus cruelle que vous ne la montrez. D'ailleurs par moment, vous la tenez à distance, comme une sorte d'exorcisme...
Ai-je tenu la réalité à distance comme une sorte d'exorcisme ? J'y réfléchirai. Le film, réalisé en 2006, évoque en arrière-plan (trop en arrière-plan ?) certaines choses qui, en effet, apparaissent aujourd'hui avec une violence et une cruauté jamais atteintes.
Pourquoi ce choix d'avoir fait rencontrer deux familles, l'une musulmane et l'autre juive dans un film, un élément cinématographique assez rare, mais qui pourtant ici transcende les individus ?
Ce choix est venu du simple constat de la réalité elle-même, même si l'on a l'impression aujourd'hui qu'il s'agit d'une réalité d'une autre époque ! Lorsque j'ai présenté le film en France, dans des salles de banlieue, plusieurs fois cette remarque est venue : « Mais, il y a seulement quelques années, je me rappelle, dans la cité, dans l'immeuble, sur mon palier, les familles se fréquentaient, se recevaient ! » Lorsque je demandais à quand remontait cette époque, les intervenants estimaient que les choses avaient commencé à se dégrader plus fortement qu'auparavant avec les deux intifadhas. Dans le film, il s'agit de deux femmes âgées. Elles ont connu des époques antérieures et sont confrontées, au moment où leurs vies paraissent accomplies, aux soubresauts de l'époque actuelle. Elles réagissent à partir de leurs convictions personnelles, même si cela n'est pas compris par leur entourage. Elles s'opposent aux pressions familiales et communautaires, lorsque l'on veut décider pour elles l'attitude qu'elles doivent avoir. Lorsque son fils reproche à Halima de fréquenter Esther en lui disant : « Tu as vu ce que font les Juifs au Liban ? », elle répond : « Ce n'est pas Esther qui envoie les bombes. »
Dans le film, on voit à la télé des bribes d'informations sur la situation en Palestine, et en 2009 la situation persiste et s'aggrave à Ghaza. Quels sont vos sentiments à ce sujet ? Comment voyez-vous aujourd'hui ce conflit qui dépasse les frontières de l'horreur ?
Ce conflit, en effet, s'aggrave d'une façon accélérée, parce qu'il y a une incapacité de certains à comprendre une évidence pourtant régulièrement démontrée par l'histoire contemporaine : aucun Etat, aucun pays, aucune nation, dans l'époque moderne, n'a pu se construire durablement sur la spoliation et l'exclusion d'un autre peuple. L'Algérie française a duré 132 ans et elle s'est écroulée, alors que les Européens d'Algérie, à la veille de l'insurrection menée par le FLN, étaient persuadés qu'elle durerait toujours. Le régime d'apartheid en Afrique du Sud s'est effondré, alors que les armes et la force étaient entre les mains de la minorité blanche. Je sais que certains vont m'objecter que ces parallèles ne sont pas viables à propos de la situation au Proche-Orient. Mais à Ghaza, il est tout simplement fou de croire qu'enfermer 1 500 000 personnes dans un territoire de 300 km2, sans aucune perspective de futur, en les condamnant à mourir à petit feu, ne sera pas porteur d'un conflit sans fin. Comment s'étonner que le Hamas récolte là-bas les fruits de la colère et du désespoir ? J'ajoute que cette folie, qui consiste à croire possible et à vouloir l'exclusion de l'autre, mène à la catastrophe dans les deux sens.
La fin du film est belle et porteuse d'espoir, avec la vieille juive qui assiste avec émotion et amitié au départ de son amie algérienne pour le hadj. Est-ce un idéal d'union auquel vous aspirez ou c'est voulu de votre part pour dire que les religions ne sont pas là pour nous séparer, mais pour nous ouvrir les yeux ?
Toutes les religions sont confrontées à ces oppositions en leur sein entre des discours de spiritualité, d'ouverture et des interprétations fondées sur le rejet de celui qui croit ou pense différemment. Le drame, à propos du Proche-Orient, c'est que plus la situation s'exacerbe, plus les injustices se font criantes ou ne sont pas réglées, plus la violence se déchaîne et plus les extrémismes prospèrent. C'est une spirale bien connue, pourtant, elle est à l'œuvre et s'emballe de plus en plus dans cette partie du monde. Jusqu'où ? W. M. * Le film de Philippe Faucon est disponible en DVD chez des disquaires d'Algérie.


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