Mobilisation extrême en Tunisie ! Des avocats et des militants des droits de l'homme (du Maghreb et d'Europe) se sont mobilisés pour exiger la libération des 38 syndicalistes du bassin minier de Gafsa, condamnés en première instance à des peines de prison très lourdes. Au moins 130 avocats se sont engagés à défendre les syndicalistes condamnés le 11 décembre dernier lors du procès en appel devant être ouvert demain au niveau du tribunal de Gafsa (sud du pays). Cette affaire, considérée comme « une honte supplémentaire pour la justice tunisienne », a également mobilisé de nombreux observateurs syndicaux, politiques et des membres de la société civile venus de France, d'Europe, du Maghreb et de certains pays arabes. Ces derniers devront être présents à Gafsa pour apporter leur soutien aux syndicalistes et aux militants des droits de l'homme qui font l'objet d'un harcèlement judiciaire et policier sans précédent. Ils comptent, selon un communiqué rendu public hier, exercer une pression sur la justice tunisienne pour la tenue d'un procès équitable et respectueux des droits des syndicalistes en question. Ces derniers, à leur tête des figures emblématiques du mouvement syndical de Gafsa dont Adnane Hajji, Taieb Ben Othman et Bachir Labidi, ont été « victimes d'un jugement bâclé ». En effet, selon les initiateurs de ce mouvement de soutien, le procès tenu du 4 au 11 décembre 2008 s'est déroulé sans aucun respect des règles élémentaires du droit. « Aucune garantie de défense n'a été permise aux prévenus. Outre la présence massive de policiers à l'intérieur de la salle d'audience et autour du tribunal, aucune règle de procédure n'a été respectée : des accusations graves établies à la légère dans une visée clairement vindicative, les preuves pour les étayer sont totalement inexistantes et les témoins n'ont pas été présents », ont affirmé les militants des droits de l'homme en Tunisie, qui ont dénoncé ainsi le verdict prononcé par le tribunal de Gafsa lors du premier procès. Outre ces syndicalistes, le président de la Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), dont le siège est à Paris, Mohieddine Cherbib, a été lui aussi condamné à deux ans de prison pour « solidarité et diffusion de l'information concernant le bassin minier ». En plus de ces affaires, les militants des droits de l'homme tunisiens, dont Sihem Bensedrine, porte-parole du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) et rédactrice en chef du journal en ligne Kalima, font aussi l'objet d'un harcèlement féroce.