Zakia Dhifaoui ainsi que plusieurs militants tunisiens des droits de l'homme ont été condamnés à la prison ferme. L'opposante tunisienne et militante des droits de l'Homme, Zakia Dhifaoui, a été condamnée vendredi à huit mois de prison ferme à la suite d'une manifestation de « soutien aux victimes du bassin minier » de Gafsa, une région du centre-ouest tunisien en proie à une agitation sociale depuis janvier dernier pour cause de chômage et de cherté de la vie, ont rapporté des ONG tunisiennes et des agences de presse. D'autres militants – Abdelaziz Ahmadi (professeur), Mouammar Amaïdi (instituteur), Faouzi Almas (technicien à la compagnie des phosphates de Gafsa), Abdessalam Dhaouadi (professeur), Nizar Chebil (ouvrier journalier) et Kamel Ben Othmane (professeur) – ont été condamnés à six mois d'emprisonnement dans la même affaire. Membre du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDLT, un parti de l'opposition légal) et de la section régionale de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH) de Kairouan, Zakia Dhifaoui était accusée notamment de « troubles à l'ordre public, dégradation de biens d'autrui, de désobéissance civile, offense à fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions et atteinte aux bonnes moeurs ». Mme Dhifaoui avait été arrêtée fin juillet dernier au domicile de Jomaâ Hajji, épouse du leader du mouvement de protestation du bassin minier, Adnane Hajji, en état d'arrestation, rappelle Associated Press. Ce mouvement a été déclenché à la suite des résultats contestés d'un concours de recrutement à la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), principal employeur de cette région où le taux de chômage dépasse la moyenne nationale de 14%, selon les syndicats. Les manifestations ont conduit à des affrontements avec les forces de l'ordre, faisant un mort et de nombreux blessés. Il a fallu le déploiement de l'armée pour rétablir le calme. Après avoir limogé le PDG de la CPG, le président Zine El Abidine Ben Ali a annoncé d'importantes mesures destinées à créer des emplois et à promouvoir les conditions de vie dans cette région riche en phosphates. Officiellement, Tunis dément catégoriquement les violations des droits de la personne.