Selon des sources proches de l'Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), quelque 12 000 locataires récalcitrants seront poursuivis en justice pour non-paiement de loyers à terme échu. Une situation qui a porté les créances détenues à une somme qui dépasse les 50 milliards de centimes. Les redevables ont été maintes fois avisés par l'Office qui s'est montré disposé à établir un échéancier avec les locataires ayant laissé leurs dettes s'accumuler au point où ils ne pouvaient plus s'en acquitter en bloc. Devant les nombreuses mises en demeure restées lettre morte, le service du contentieux de l'organisme logeur a donc saisi la justice pour le recouvrement des loyers impayés, dont certains cumulent plusieurs années. Ce déficit de trésorerie empêche l'OPGI d'entreprendre des projets de développement et même de procéder à des opérations d'entretien de nombreux immeubles en état de dégradation avancé pour certains d'entre eux. Certains immeubles de plusieurs étages manquent d'ascenseurs, de ravalement de leurs façades, de remise en état des escaliers, etc. Le refus « catégorique » auquel se heurte l'OPGI, affiché par certains occupants, a plusieurs raisons, explique-t-on. Certains locataires, pères de familles nombreuses, au revenu modeste, estiment que le loyer mensuel est largement supérieur à leurs moyens financiers limités. D'autres, les plus nombreux, croit-on savoir, ne sont pas les locataires attitrés, puisqu'ils occupent des logements qui ne leur ont pas été attribués par l'OPGI. Ils les ont « achetés » en deuxième, troisième, voire quatrième main, sur la base d'un désistement établi par un simple écrivain public, souvent contre de fortes sommes que le « vendeur » empoche contre une reconnaissance de dette exigée comme garantie par l'acheteur. Les occupants se trouvant dans ce cas estiment qu'ils n'ont pas à payer un loyer au nom d'une tierce personne qui pourrait se présenter à tout moment demander à récupérer « son bien », estimant que l'OPGI devrait leur délivrer un contrat de location en leur nom, étant donné qu'ils sont les véritables occupants des logements. Ajoutant que s'ils ont fait le sacrifice de payer jusqu'à 180 000 DA dans certains cas, c'est qu'ils étaient vraiment dans le besoin. Ce qui ne serait pas le cas, arguent-ils, de ceux qui les ont « cédés ». Un véritable sac de nœuds pour l'OPGI qui ne semble pas disposer des moyens lui permettant de le démêler. Seule la justice pourrait trancher en pareil cas.