Les coupures d'eau se sont multipliées ces derniers jours à Alger. Des coupures récurrentes sont enregistrées dans plusieurs communes : Bouzaréah, Bachdjarrah, Bab El Oued, Bab Ezzouar, Bordj El Kiffan, les Eucalyptus, etc. Hier, une perturbation pour cause de travaux est annoncée par la Société de gestion de l'eau et d'assainissement d'Alger (Seaal) dans les communes de Kouba, Bachdjarrah, Bourouba et Gué De Constantine. Sauf que d'autres quartiers non cités dans le communiqué de la société sont touchés par les perturbations, à l'instar des communes d'Hussein Dey et d'El Maqaria. A ce désagrément s'ajoute l'absence du dispositif de «citernage» que devait mettre en place la société «afin d'assurer les usages prioritaires (établissements publics et hospitaliers)». Le centre d'accueil téléphonique opérationnel (CATO) (15 94) et le service «réseau social» se contentent souvent de rassurer les abonnés, mais le résultat ne suit toujours pas : des clients, qui ont pris attache avec la rédaction d'El Watan ou qui se sont exprimés sur la page Facebook de la société sont irrités par l'absence d'eau malgré l'annonce de l'«intervention rapide» du Centre de gestion des interventions (CGI) et la «fin des travaux et du retour progressif de l'alimentation dans la journée». Cette situation désagréable touche plus particulièrement les localités de l'ouest d'Alger. Des résidants des cités de la commune de Mahelma ont bloqué la route reliant les localités de Mahelma, Rahmania et Douéra, pour dénoncer une coupure dans l'alimentation en eau potable de près de 10 jours. Cités sans équipements La situation ne s'est pas arrangée. «Des citoyens de la cité AADL 842-Logts de Mahelma sont privés d'eau potable, notamment ceux du bloc A, tous les jours de 8h jusqu'à 23h, voire plus parfois, soit toute la durée où la disponibilité de cette ressource est primordiale. Vous niez toute responsabilité dans ce qui se passe quand on vous appelle, et vous nous déclarez que c'est l'AADL qui se charge de la distribution de l'eau dans les cités, chose qui n'est pas logique du tout !», s'étonne un citoyen de la commune sur la page Facebook de la Seaal. Réponse laconique du responsable du groupe : «Les équipes sont mobilisées afin de rétablir l'alimentation en eau potable dans les meilleurs délais au niveau de la commune et de votre cité.» Signalons aussi que la situation a dégénéré à Aïn Benian, où la population est sortie dans la rue pour dénoncer une telle situation. La Seaal, interpellée, explique la situation dans ces communes par «une surconsommation de l'eau», «un niveau de consommation important» et la «mauvaise gestion de l'AADL». La société de gestion de l'eau, qui a toujours mis en avant la disponibilité de l'eau dans la capitale et l'utilisation de techniques performantes telles que la géolocalisation par satellite, fait face à une situation kafkaïenne, les résidants des cités de l'ouest d'Alger souffrent de l'absence d'eau. Une autre explication est donnée par le ministère des Ressources en eau. «La livraison de nouveaux sites de logements des différentes formules (AADL, LCL, LSP, etc.) n'a pas été suivie par l'installation des équipements nécessaires (réservoirs, canalisations, etc.) d'où les perturbations. La ressource existe, mais il faudra la faire parvenir aux clients», soutient un cadre du ministère des Ressources en eau, qui a évoqué tous les efforts engagés par les services (DRE, ADE, Seaal, etc.).