Le chef-lieu de la wilaya de Tipaza aura vécu durant deux jours, les 11 et 12 janvier, au rythme des festivités de Yennayer. Le HCA (Haut commissariat à l'amazighité) a choisi cette année la wilaya de Tipaza pour célébrer le Nouvel An berbère 2959. Peu d'engouement a été enregistré au niveau du centre culturel du chef-lieu de wilaya. La population locale ne s'est pas particulièrement intéressée à cet évènement. « Une identité, un symbole et une tradition », tel est le thème choisi cette année pour célébrer cette fête à Tipaza. Plusieurs wilayas étaient représentées pour cette manifestation culturelle. Il s'agit de Tizi Ouzou, Batna, Ghardaïa, Tlemcen, Oran, Khenchela, Alger, Bouira, Boumerdès, Sétif, Béjaïa et bien entendu Tipaza. Des universitaires, chercheurs, poètes, artistes peintres, sculpteurs sur bois, juristes, enseignants et artisans ont tenu à prendre part à cette manifestation. Inutile de revenir sur l'origine de cette date-événement qui existait bien avant celle de l'ère grégorienne et de l'ère hégirienne. Les festivités à Tipaza ont été marquées par une série de conférences, des expositions dans les domaines des arts plastiques, traditionnels et culinaires, y compris les pâtisseries traditionnelles, des sculptures sur bois et sur plâtre, de la photographie, la projection de documentaires et même un stand consacré aux publications du HCA, de l'Association Imedyazen d'Alger, celle de Numidia d'Oran et bien d'autres. La première journée a été consacrée aux interventions des universitaires, qui ont exposé divers aspects de la célébration du Nouvel An berbère, tout en mettant en évidence la dimension nationale de Yennayer à travers l'ensemble du pays. Youcef Merahi, secrétaire général du HCA, n'a pas manqué lors de son intervention de réitérer les revendications de son institution en affirmant : « Le Nouvel An berbère, Yennayer, à l'instar du 1er Moharem et du 1er janvier, doit être pour tous les Algériens une journée fériée et payée. Yennayer existait bien avant ces dates. C'est une fête purement nationale pour toutes les familles algériennes. Mais nous ne ratons aucune occasion pour poser le problème. Le HCA s'attelle à conscientiser les populations sur l'importance de cette fête nationale. Pour revenir à l'enseignement de tamazight, nous demandons que cette matière devienne obligatoire. Allez-y dire aux jeunes que l'histoire et la géographie ne sont pas obligatoires, vous les verrez tous déserter ces matières. Je suis enseignant et je sais de quoi je parle », ajoute-t-il. Dans le hall des expositions, de jeunes femmes en habits traditionnels disent ne pas accepter que les autorités confinent la fête de Yennayer dans les manifestations folkloriques. En outre, la villa « Angelvy » de Tipaza a abrité une sublime exposition d'art culinaire de la région du Chenoua, qui participe ainsi, à sa manière, aux festivités du Nouvel An berbère. Les visiteurs ont pu déguster les variétés de plats proposés. Il y a lieu de souligner, enfin, que la célébration de Yennayer a débuté par une minute de silence à la mémoire des innocentes victimes palestiniennes qui subissent des actes de barbarie perpétrés par l'armée israélienne.