Malgré un cessez-le-feu conclu entre les factions palestiniennes, à leur tête le mouvement Hamas et le Djihad islamique, grâce aux efforts des autorités égyptiennes qui ne souhaitent pas voir la situation sécuritaire dans la bande de Ghaza se détériorer, l'aviation de guerre israélienne a bombardé, dans la nuit de samedi à dimanche, une position de la résistance palestinienne dans le quartier Teffah. Trois citoyens ont été blessés dans ce raid aérien survenu après plus de 40 autres ayant ciblé, dans la journée de samedi, des positions appartenant essentiellement aux brigades Ezzeddine Al Qassam, la branche armée du Hamas, faisant du 14 juillet la journée la plus meurtrière depuis la fin de la guerre destructrice de l'été 2014. La ville de Ghaza n'a également pas été épargnée par les raids israéliens. Un immeuble de 5 étages en construction, à la place Al Katiba, proche du centre-ville, a été ciblé dans l'après-midi du 14 juillet par plusieurs missiles air-sol lancés par des avions de chasse de type F16. Deux adolescents, Amir Nemra, âgé de 14 ans, et Louay Khil, âgé de 16 ans, qui se trouvaient dans une rue proche de l'immeuble bombardé ont été tués sur le coup. Plusieurs autres citoyens ont été blessés durant ce bombardement survenu en plein jour. L'armée de l'occupation israélienne a prétendu que le mouvement Hamas se servait de l'immeuble bombardé comme d'un centre d'entraînement. Les factions palestiniennes armées présentes dans la bande de Ghaza ont répliqué aux bombardements israéliens par le tir de plus de 200 obus de mortier et de roquettes sur les localités israéliennes proches de la bande de Ghaza. Trois Israéliens ont été blessés dans la localité de Sderot après qu'une roquette soit tombée sur le toit de leur maison. Selon l'armée de l'occupation, le système de défense antimissiles israélien «Dôme de fer» a réussi à intercepter un certain nombre des roquettes. Faux prétextes L'escalade militaire israélienne, la plus importante depuis 2014, fait suite à plusieurs menaces émanant de responsables politiques et militaires israéliens, furieux contre le mouvement Hamas qui contrôle la bande de Ghaza depuis l'été 2007. Ils le tiennent pour responsable des activités populaires lancées le 30 mars dans les zones frontalières de l'enclave palestinienne avec Israël, appelées «la Grande marche du retour». Des manifestations populaires et des rassemblements qui regroupent des dizaines de milliers de citoyens des deux sexes et de tous âges, réclamant le droit au retour des réfugiés palestiniens ayant été forcés à quitter leurs terres et leurs maisons suite à la guerre de 1948, un droit garanti par la résolution 194 des Nations unies, et la levée de l'embargo imposé par Israël à la bande de Ghaza depuis plus de 11 ans. Des activités populaires qui ont été durement réprimées par l'armée de l'occupation israélienne, malgré leur caractère pacifique. Au cours de cette répression sanglante, 139 Palestiniens, dont des femmes, des enfants, des journalistes et même des ambulanciers, ont été tués par des tireurs d'élite israéliens. Plus de 15 000 citoyens ont été blessés depuis le 30 mars. Un véritable massacre fortement dénoncé par la communauté internationale, à l'exception des Etats-Unis, le fidèle allié d'Israël. Ce grand nombre de morts et de blessés, tous des civils, a mis dans l'embarras les autorités israéliennes, qui veulent voir s'arrêter les manifestations près de la clôture de séparation. Peuple en détresse Au cours de ces manifestations et pour répliquer aux assassinats israéliens, les jeunes Palestiniens ont mis au point un nouveau moyen de lutte. En plus des jets de pierres et des pneus brûlés, ils utilisent en effet des cerfs-volants et des ballons incendiaires qui provoquent des incendies dans les champs israéliens proches de la bande de Ghaza. Ces incendies ont déjà causé des millions de dollars de pertes aux autorités israéliennes. Pour arrêter l'envoi en direction d'Israël de ces cerfs-volants et de ces ballons incendiaires, des députés et des ministres israéliens ont exigé l'élimination physique des responsables du mouvement Hamas et le retour à la politique des assassinats ciblés. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a déclaré de son côté hier, après le déclenchement de trois incendies dans la région d'Erez, proche du nord de la bande de Ghaza, que Tel-Aviv n'a pas à accepter un cessez-le-feu avec la poursuite de l'envoi par les Palestiniens de ballons incendiaires vers Israël. Ces déclarations font craindre une reprise des bombardements israéliens. Benyamin Netanyahu y voit là en effet un prétexte pour intensifier sa politique d'extermination des Palestiniens.