Des dizaines d'habitants de la commune d'Ath Mansour, à 40 km à l'est de Bouira, ont fermé hier le siège de l'APC pour réclamer de l'eau potable. La pénurie qui sévit depuis des mois, voire des années, notamment dans certains quartiers de la municipalité, s'est accentuée ces derniers jours. «Le réseau de distribution est soit vétuste, soit mal réalisé. Des quartiers entiers sont privés d'eau à cause de l'anarchie régnante. On nous demande de payer des dettes et des compteurs, alors qu'aucune goutte n'a coulé dans les robinets. Le trop-plein du réservoir d'eau est rejeté directement à Tassift Sidi Aïssa, un oued à l'ouest de la commune, au lieu d'alimenter les centaines de foyers qui endurent la soif. C'est de la hogra», dénoncent des protestataires. Pour d'autres contestataires, même le prix exigé par l'entreprise privée chargée par l'Algérienne des eaux (ADE) pour la pose des compteurs est excessif. «J'ai refusé l'installation du compteur pour le montant de 10 000 DA qu'on essaie de nous imposer. Son coût réel est beaucoup plus faible», dira Abdelmalek, habitant d'Ath Mansour. Contactée à ce sujet, la chargée de communication au niveau de l'ADE Bouira dira : «Des négociations ont été entamées en septembre 2016 jusqu'au 5 mai 2018 pour transférer la gestion de la distribution de l'eau potable à l'ADE. Dans le procès-verbal du transfert, l'APC d'Ath Mansour s'est engagée à œuvrer auprès de ses citoyens pour s'acquitter des dettes cumulées et de l'impératif de la pose des compteurs. Malheureusement, aucun de ces engagements n'a été honoré.» Quant à la réhabilitation du réseau, notre interlocutrice rétorque que la tâche est du ressort de l'APC. Le P/APC d'Ath Mansour s'est contenté de dire que le problème est beaucoup plus complexe.