La pénurie d'eau potable qui touche les communes de la daïra de M'Chedallah, dans l'est de la wilaya de Bouira, ne trouve pas d'épilogue. Un calvaire qui touche près de 100 000 habitants. Pourtant, chaque année, lors de leurs visites dans cette région, les officiels promettent monts et merveilles à la population. Que l'eau du barrage hydraulique de Tilesdit coulera quotidiennement dans les robinets, etc. Malheureusement, la réalité sur le terrain est toute autre. La pénurie perdure et la gestion de la distribution de l'eau potable par l'Algérienne des eaux (ADE) est décriée dans plusieurs localités. Dans la commune de M'Chedallah, excepté le chef-lieu qui est alimenté en eau via le barrage de Tilesdit, plusieurs villages sont raccordés au réseau de la source Lainsar Averkane. Cependant, le partage de l'eau de cette source entre les localités de M'Chedallah et la commune de Saharidj pose problème. Pendant plusieurs jours, les villages sont privés d'eau. En signe de protestation, les villageois ont fermé le siège de la daïra de M'Chedallah pour réclamer leur droit à l'eau. «Le débit de la source Averkane a considérablement baissé ces derniers temps. Cette source alimente aussi toute la commune de Saharidj. Nous rencontrons aussi des problèmes dans la gestion de la distribution. Notre agent a été empêché par des individus d'ouvrir les vannes alimentant les villages de M'Chedallah en eau», explique Mme Zane Samah, chef du service de distribution à la direction de l'ADE de Bouira. Les villageois de la commune d'Ahnif organisent souvent des protestations pour dénoncer la persistance de la pénurie d'eau. Mais en vain. Les promesses des autorités locales et des pouvoirs publics pour endiguer ce problème sont restées lettre morte. Dans la municipalité de Chorfa, c'est depuis plus de 6 mois que l'eau du barrage de Tilesdit a cessé de couler. Pourtant, trois grands réservoirs rattachés au système des grands transferts d'eau ont été réalisés dans cette commune. Deux pour l'eau potable et un autre pour l'irrigation des terres agricoles du plateau de Sahel. Actuellement, les foyers de la commune sont alimentés à partir des forages, mais les nappes phréatiques s'épuisent au fur et à mesure. «En plus de la vétusté du réseau et des innombrables fuites, le programme des horaires de distribution de l'eau établi par l'ADE est décrié. Des quartiers endurent la soif, tandis que dans d'autres, l'eau coule normalement. «Les travaux de réhabilitation de la station de traitement au niveau du barrage de Tilesdit sont en cours pour augmenter sa capacité de 50 à 75 000 m3 par jour. Il y a aussi des travaux de mise à niveau des réservoirs qui sont en cours. La situation s'améliorera une fois ces projets réceptionnés», dira Hakim Lacen, chef du département exploitation au niveau de l'ADE. A Ath Mansour, au sud de la daïra de M'Chedallah, l'eau n'arrive pas à la localité d'Ath Vouali. Au lieu de réparer la fuite dans la conduite desservant cette localité, elle a été tout simplement fermée. L'état du réseau de l'eau potable dans l'ensemble de cette commune laisse à désirer. L'anarchie règne en maître. Pour ce qui est d'Aghbalou, la municipalité la plus peuplée, c'est depuis de longues années que la situation demeure la même. Malgré les nombreux mouvements de protestation de la population, la pénurie d'eau sévit durant toute l'année. A noter que la distribution de l'eau potable dans cette municipalité est gérée par l'APC.