La distribution d'eau potable fait gravement défaut à travers les communes et villages de la wilaya de Bouira. Hier matin, les habitants de plusieurs localités de la commune de M'Chedallah, à 45 km à l'est de Bouira, notamment Tamourt Ouzemmour, Ath Yevrahem, Boumedjver et Allouache, ont fermé le siège de la daïra et celui de l'algérienne des eaux (ADE) pour protester contre la pénurie d'eau potable qui persiste depuis près de deux mois. Ainsi, vers 10h, des villageois de la commune d'Ahnif qui souffrent de l'absence d'eau dans leurs robinets ont rejoint la protestation. Ces derniers demandent que le réseau d'AEP de leur localité soit réhabilité dans les meilleurs délais. Les protestataires exigent des services de l'algérienne des eaux une meilleure distribution d'eau potable dans la région qui est encore alimenté, faut-il le souligner, à partir de la source Lainsser Averkane. Les villageois menacent de recourir à d'autres actions de protestation radicales si les autorités locales n'interviennent pas dans les délais pour prendre en charge leurs doléances concernant une bonne distribution d'eau potable. La crise de l'eau qui touche ces localités ne date pas d'aujourd'hui. Ils ont déjà dénoncé il y a quelques jours la pénurie de ce liquide précieux tant attendu par les populations qui ne cessent de nourrir l'espoir d'être alimentées à partir de la station de pompage du barrage Tilesdit. Cependant, le projet en question traîne depuis des années. Les engagements des pouvoirs publics pour la réhabilitation de l'ancien réseau de la source Lainsser Averkane afin de permettre une eau potable en quantité suffisante pour l'ensemble de la population de M'Chedallah, particulièrement en cette période de grande chaleur, n'ont pas été honorés. Il faut souligner que les conduites qui captent l'eau depuis la source Lainsser Averkane présentent des avaries sur plusieurs endroits. Ajoutons à cela les piquages illicites le long de la conduite. Pour la daïra de M'Chedallah, mis à part quelques villages comme Thaourirt et Rodha dans la commune d'Ath Mansour, qui bénéficient de l'eau du barrage de Tilesdit, le reste de la région attend toujours que sa soif soit étanchée. Outre l'éternel problème de la pénurie d'eau, les services concernés, en l'occurrence l'ADE, procède au rationnement. En ces jours de canicule où les températures dépassent les 40° Celsius, des citoyens de différentes communes de la wilaya affirment qu'ils sont privés d'eau depuis plusieurs jours, comme Bechloul, Al Adjiba, Oued El Berdi Bordj Okhris, Mâalla, Lakhdaria, etc. Des quartiers situés dans les chefs-lieux de communes ne peuvent pas se permettre l'eau potable dans leurs robinets 24h/24h. Ce privilège est réservé exclusivement aux habitants du chef-lieu de wilaya. De plus, en dépit des efforts fournis par les différents walis qui se sont succédé à la tête de la wilaya ces dernières années, aucun d'entre eux n'a pu relever le défi de régler de manière définitive la crise de l'eau potable, et ce, malgré les potentialités de Bouira en matière de ressources hydriques. «L'ensemble des 45 communes de Bouira seront alimentées à partir de cet été. Toutes les dispositions nécessaires pour améliorer cette situation ont été prises. La majorité des communes seront raccordées durant le mois de ramadhan. Quant au reste des communes, elles le seront durant l'été ou au plus tard vers la fin de l'année en cours», avait déclaré El Hadj Belkateb, secrétaire général du ministère des ressources en eau et de l'environnement lors de sa dernière visite à Bouira. Il faut noter que cet engagement a été pris à l'époque de Nacer Mâaskri. Etancher la soif des villageois dans plusieurs communes durant cet été qui s'annonce caniculaire, voici l'un des défis qui attendent le nouveau wali Limani Mustapha, qui vient juste d'être installé à la tête de Bouira.