Les leaders de la majorité démocrate du Sénat américain ont annoncé, lundi, que Roland Burris, désigné comme successeur de Barack Obama au poste de sénateur de l'Illinois (nord) par le gouverneur Rod Blagojevich, accusé de corruption, était autorisé à entrer au Sénat. M. Burris doit encore être confirmé comme sénateur de l'Illinois, au siège qu'occupait Barack Obama avant d'être élu président. La décision des démocrates majoritaires au Sénat est susceptible de susciter une opposition de la part des républicains. Si aucune objection n'est soulevée, M. Burris devrait être investi « plus tard dans la semaine », a indiqué dans un communiqué le leader de la majorité démocrate de la chambre haute Harry Reid. « Nous avons parlé à M. Burris pour lui indiquer qu'il est maintenant désigné comme sénateur de l'Illinois et que comme tel, il bénéficiera de tous les droits et privilèges de la fonction », précise M. Reid. « Comme le président élu l'a dit à plusieurs reprises, il connaît Roland Burris et le tient en haute estime », a réagi dans un communiqué Dan Pfeiffer, directeur de la communication de l'équipe de transition de Barack Obama et du futur vice-président Joe Biden, ajoutant que M. Obama avait « hâte de travailler avec le sénateur Burris et avec le reste du Sénat ». Mardi dernier, jour de la rentrée parlementaire, M. Burris était arrivé au Capitole entouré d'une nuée de journalistes et en était ressorti une demi-heure plus tard sans avoir pu être assermenté avec les autres sénateurs du 111e Congrès. Sa lettre de nomination avait été jugée invalide, car elle n'était pas signée par le secrétaire d'Etat de l'Illinois. Depuis, M. Burris a notamment produit devant le Sénat son témoignage devant la Chambre des représentants de l'Illinois, qui instruit une procédure de destitution du gouverneur Blagojevich, accusé d'avoir tenté de monnayer le siège de sénateur de M. Obama. M. Burris affirme dans ce témoignage qu'il n'a pas conclu d'accord avec M. Blagojevich pour accepter la nomination. M. Obama a démissionné du Sénat après son élection à la présidence des Etats-Unis le 4 novembre. En cas de vacance, c'est au gouverneur de l'Etat concerné de nommer un sénateur jusqu'à la prochaine élection sénatoriale, prévue dans deux ans.