Un accord de cessez-le-feu à Ghaza, entré en vigueur à minuit dans la nuit de vendredi à samedi, entre l'armée d'occupation israélienne et le mouvement Hamas, a mis fin à une nouvelle escalade militaire israélienne dans l'enclave palestinienne. Au cours de ce 17e vendredi consécutif de manifestations populaires pacifiques dans les zones frontalières de la bande de Ghaza avec Israël, auquel ont participé des milliers de citoyens, dans le cadre de la «Grande marche du retour», quatre jeunes citoyens sont morts et plus de 200 autres ont été blessés. Comme chaque vendredi, à l'occasion de ces manifestations réclamant le droit au retour des réfugiés palestiniens, comme le stipule la résolution 194 des Nations unies et la levée de l'embargo qui étouffe l'enclave palestinienne depuis plus de 11 ans, la répression a été féroce. Cette fois, l'armée israélienne ne s'est pas contentée de tirer avec des balles réelles sur les civils désarmés. Elle a utilisé aussi ses F16 et son artillerie pour bombarder des dizaines de positions des brigades Ezzeddine Al Qassam, la branche armée du Hamas. Ces bombardements, qui se sont poursuivis durant de longues heures dans une atmosphère de véritable guerre, ont rappelé à la population les jours sanglants vécus durant la terrible agression israélienne de l'été 2014. Un Cessez-le-feu précaire Les bombardements ont cessé bien avant l'annonce de l'accord de cessez-le-feu. «Grâce aux efforts de l'Egypte et de l'ONU, nous sommes parvenus à un accord pour revenir à la situation de calme qui précédait entre l'occupation israélienne et les factions palestiniennes», a déclaré le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum, dans un communiqué publié tard dans la nuit de vendredi à samedi. L'escalade de vendredi est survenue après des bombardements intensifs contre la bande de Ghaza, samedi passé, au cours desquels deux adolescents palestiniens de 15 et 16 ans avaient été tués près du centre-ville de Ghaza et des dizaines d'autres citoyens blessés. Ces bombardements avaient été justifiés par les autorités israéliennes par la poursuite de l'utilisation par des jeunes Palestiniens de cerfs-volants et de ballons incendiaires, ayant provoqué des centaines d'incendies dans les champs israéliens proches de la bande de Ghaza. Le cessez-le-feu instauré semble bien fragile. L'artillerie israélienne a bombardé, hier dans la matinée, une position d'observation de la résistance dans le quartier de Zeitoun à l'est de la ville de Ghaza. La résistance n'a toutefois pas répliqué pour ne pas faire le jeu des autorités israéliennes. Des observateurs estiment que l'escalade militaire israélienne de ces derniers jours avait pour but de faire diversion et d'empêcher ainsi les Palestiniens et la communauté internationale de se braquer sur l'ignoble loi votée jeudi par la Knesset, le parlement israélien, qui affirme le caractère juif de l'Etat d'Israël. Cette loi, dénoncée par la communauté internationale, stipule notamment que l'hébreu devient la seule langue officielle en Israël alors que l'arabe avait auparavant un statut identique. La loi déclare en outre que les colonies juives relèvent de l'intérêt national et proclame la ville sainte d'Al Qods (Jérusalem), y compris la partie Est occupée en 1967, capitale d'Israël. Saeb Erekat le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a indiqué que cette loi «dangereuse» et «raciste» légalisait officiellement l'apartheid. Le président Mahmoud Abbas a affirmé, quant à lui, qu'«il n'y aura ni sécurité ni stabilité pour personne sans Al Qods comme capitale de l'Etat palestinien indépendant».