Des terroristes d'al Nosra à Idlib Le monde entier observe, depuis le 30 mars dernier, les manifestations pacifiques et parfois désespérées que les Palestiniens mènent dans le secteur frontalier de Ghaza, comme au niveau de la ville sacrée d'El Qods. Un cessez-le-feu avec Israël annoncé par le Hamas était globalement respecté samedi dans la bande de Ghaza, au lendemain d'échanges de tirs qui ont coûté la vie à quatre Palestiniens et un soldat israélien. Israël n'a pas confirmé l'accord de cessez-le-feu, entré en vigueur peu après minuit, mais les bombardements israéliens massifs de vendredi sur Ghaza ont cessé, et aucun tir de roquette palestinien vers Israël n'a été rapporté, selon des sources israéliennes et palestiniennes.»Grâce aux efforts de l'Egypte et de l'ONU, nous sommes parvenus (à un accord) pour revenir à l'état de calme qui précédait, entre l'occupation (israélienne) et les factions palestiniennes», a annoncé dans la nuit un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum. A Ghaza, comme dans les autres territoires palestiniens occupés par l'armée israélienne, les jours se suivent et se ressemblent, avec leur lot de tragédies quotidiennes. C'est ainsi que vendredi dernier, les tirs des soldats israéliens et les bombardements ininterrompus de l'aviation sioniste ont coûté la vie à trois Palestiniens. Les explications pour tenter de justifier ces exactions sont toujours les mêmes: les colonies juives implantées dans ces zones de non-droit auraient essuyé des tirs de la part du mouvement Hamas. Le ministère de la santé à Ghaza égrène presque chaque jour la litanie des morts et des blessés, souvent des jeunes et des enfants comme ce fut le cas, voici une semaine, lorsque des adolescents de 9 et 16 ans ont succombé sous les balles des soldats israéliens ou encore cet autre enfant abattu après que l'immeuble devant lequel il se trouvait fut l'objet d'un raid des avions israéliens, prétextant le fait qu'il servait d'abri aux activistes du Hamas. Ce vendredi, également, le même argument est brandi sans vergogne. Les trois Palestiniens ont été tués près de Khan Younès, dans le sud de la bande de Ghaza, lors d'une attaque ayant ciblé, selon le porte-parole de l'armée israélienne, un «poste d'observation» du Hamas. Un troisième Palestinien a été victime des tirs des forces d'occupation sionistes à Rafah, également dans le secteur sud de la bande de Ghaza. Israël se complaît à annoncer laconiquement que des avions et des chars ont effectué une mission de «défense» en bombardant «des cibles militaires dans toute la bande de Ghaza», ressassant qu'il s'agit toujours de «réponse à des tirs visant des troupes israéliennes» près de la frontière avec l'enclave palestinienne soumise, depuis des années, à un blocus outrancier. De temps à autre, et c'est d'ailleurs le cas avec le communiqué d'hier, l'état-major sioniste argue du fait que les tirs contre ses soldats ont eu lieu après de «violentes émeutes le long de la clôture de sécurité», ce qui indique implicitement la manière dont ces échauffourées ont éclaté et la «réponse» habituelle que les forces israéliennes n'ont pas manqué d'apporter. Le monde entier observe depuis le 30 mars dernier les manifestations pacifiques et parfois désespérées que les Palestiniens mènent dans le secteur frontalier de Ghaza, comme au niveau de la ville sacrée d'El Qods, dont l'occupation tend à devenir pour Israël un fait inexorable, pour commémorer la date de la création en 1948 de l'Etat hébreu après qu'ils furent chassés de leur pays, et pour dénoncer en même temps le blocus imposé à la bande de Ghaza. Ils furent plus d'une centaine à payer le prix de leur revendication. Nombre d'entre eux étaient des jeunes dans la fleur de l'âge, froidement abattus par les soldats israéliens qui en ont fait une sorte d'exercice sans le moindre risque. Et pour cause, aucun Israélien à ce jour n'a subi la moindre égratignure. La communauté internationale a eu beau clamer son indignation, face au veto américain rien n'y fait. Tout au plus, l'Assemblée générale de l'ONU a marqué symboliquement son unanimité à constater l'odieuse barbarie de l'occupant sioniste, sa morgue et son assurance de totale impunité. Ceci explique cela, la démarche israélienne devient de plus en plus meurtrière et son appétit expansionniste ne connait plus de limites. Un signal d'alarme vient d'être donné, pas plus tard que dimanche dernier lorsque l'armée israélienne et les combattants du Hamas ont connu leur plus importante confrontation depuis la guerre de 2014. Si rien n'est fait au niveau de l'ONU ou de la CIJ que l'Autorité palestinienne a officiellement saisie au sujet des exactions évoquées, il faut craindre que le sang palestinien ne coule à nouveau, comme à Sabra et Chatila, à la grande joie de Benjamin Netanyahu, le dirigeant israélien le plus extrémiste depuis Ariel Sharon.