Le débrayage étant gelé, les syndicats décident de transformer leur rassemblement, devant être organisé lundi prochain au niveau du CHU Mustapha Pacha (Alger), en une action de soutien aux Ghazaouis. Solidarité avec la population de la bande de Ghaza oblige, l'intersyndicale de la santé publique sursoit momentanément à sa grève. Prévu pour samedi prochain, le débrayage auquel ont appelé les cinq syndicats du secteur de la santé est gelé. C'est ce qu'ont annoncé les représentants de cette organisation lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. « Nous avons décidé de geler cette action en guise de solidarité avec la population palestinienne dans la bande de Ghaza qui subit un génocide à huis clos », a affirmé le porte-parole de cette organisation, Lyès Merabet. Cette décision, prise mardi soir, émane, selon lui, de la propre volonté des syndicats « indignés par les massacres de l'armée israélienne sur des civils ghazaouis ». « Cette décision a été prise unilatéralement. Il n'y a eu aucun contact avec les pouvoirs publics », précise-t-il. Affirmant que l'armée israélienne a commis un véritable génocide contre une population civile, et ce, en violation des droits de l'homme, l'orateur interpelle les autorités pour qu'elles intensifient les actions de solidarité avec les Palestiniens. « En tant qu'Algériens, nous sommes indignés par cette agression abjecte et par l'impuissance de la communauté internationale à mettre un terme à ce génocide commis contre la population civile palestinienne », a-t-il lancé. Outre l'ajournement du débrayage en question, l'intersyndicale de la santé a décidé de faire un don d'une journée de salaire au profit de la population de la bande de Ghaza. D'autant que leur débrayage est gelé, les syndicats décident de transformer leur rassemblement, devant être organisé lundi prochain au niveau du CHU Mustapha Pacha (Alger), en une action de soutien aux Ghazaouis. « Nous appelons également nos syndicalistes à l'intérieur du pays à faire de même au niveau de leurs hôpitaux respectifs », dira-t-il. Lyès Merabet affiche également la volonté des médecins algériens à se rendre à Ghaza pour apporter leur soutien à la population locale. « Nous avons déjà deux médecins algériens sur place. Douze autres attendent l'obtention de leur visa. Mais c'est insuffisant. Il faut plus de médecins et il faut également accueillir même des blessés palestiniens dans les hôpitaux algériens. Nous ne comprenons pas pourquoi les pouvoirs publics n'agissent pas dans ce sens », lance-t-il. Le report de la date de cette grève de cinq jours ne signifie pas, ajoute-t-il, que les syndicats laisseront tomber leurs revendications socioprofessionnelles. Ils menacent de durcir davantage le ton en vue d'obtenir la satisfaction totale des revendications de la corporation. « Il ne faut pas oublier que nous n'avons fait que geler notre action. Nous sommes prêts à la reprendre à tout moment », rappellent les syndicalistes. En plus de cette action, les syndicats du secteur de la santé publique devront, annoncent leurs représentants, tenir les réunions de leurs conseils nationaux au début du mois de février. « A l'issue de ces réunions, nous pourrons envisager une grève ouverte », menacent-ils. Il est à rappeler que les deux syndicats des enseignants hospitalo-universitaires, en grève illimitée depuis quinze jours, devront clarifier leur position par rapport à cette action samedi prochain à l'issue de leur assemblée générale.