L'information rapportée dans notre édition d'hier sur la disparition de six œuvres de la collection de l'hôtel de ville dans l'incendie qui a ravagé les bureaux du chef de cabinet de la mairie a été largement commentée. La consternation était générale vu l'importance qu'accordent les Skikdis à un patrimoine qu'ils ont tenté de préserver des années durant, bien que d'autres Skikdis, des responsables de surcroît, l'aient, à une certaine époque, presque dilapidé. La réaction de Khalida Toumi, ministre de la Culture, ne s'est pas trop fait attendre, car on apprend, de sources bien informées, qu'une commission d'enquête se déplacera à Skikda dans les jours à venir. Localement, les services de sécurité poursuivent encore leur enquête pour déterminer les circonstances exactes de ce drame qui est venu amputer la collection des œuvres d'art de Skikda de six d'entre elles, dont la valeur artistique et sentimentale reste aussi inestimable. On a tenté cependant hier de minimiser ces pertes en rapportant, ici et là, qu'un seul tableau de valeur a été détruit par l'incendie, et ce, en citant l'œuvre de l'Anglais Chaplin. Cependant, la liste complète des œuvres ravagées par le feu comprend deux tableaux de l'Espagnol José Ortega. Des documents d'archives attestent, selon l'emplacement des œuvres dans le couloir qui jouxte les bureaux du chef de cabinet, qu'il s'agit de « Tombeau du roi de Touggourt » et la deuxième œuvre serait « Basilique romaine ». Les quatre autres œuvres, qui ne sont nullement de moindre importance, sont « Jeune femme en châle » de Chaplin, une œuvre de Ramdane, symbolisant l'ère de la révolution industrielle ainsi que deux œuvres demeurées anonymes dont l'une est un graphique abstrait et l'autre représente une estampe japonaise. La crainte des Skikdis aujourd'hui est de voir leur collection confisquée, pour des raisons sécuritaires par le ministère de la Culture comme cela a été le cas du buste de Marc Aurèle qui est gardé au niveau d'un musée à Alger. On avance même que l'incendie de l'hôtel de ville devrait consolider le département de Khalida Toumi dans son désir, qu'elle n'a d'ailleurs jamais caché, d'accaparer la prestigieuse collection skikdie. Une hypothèse qui reste inimaginable pour la population locale qui accorde une grande importance à son patrimoine.