Un incendie s'est déclaré hier, vers midi, dans les bureaux du cabinet du maire de Skikda. En plus des dégâts matériels occasionnés aux bureaux, lesquels ont été totalement calcinés, on déplore la perte de six toiles qui font partie de la prestigieuse collection de l'hôtel de ville. Selon le P/APC, l'origine du sinistre est en relation avec un court-circuit relevé dans le système de climatisation du bureau du chef de cabinet. Devant la vitesse de la propagation des flammes, les employés, en poste à ce moment-là, ont juste eu le temps de quitter les lieux. D'autres agents ont tenté de circonscrire le feu, mais les épaisses fumées, qui ont tôt fait de se dégager, sont finalement venues à bout de leurs tentatives. Les sapeurs-pompiers, aidés par les élus et les agents de la commune, réussiront finalement et dans des conditions très difficiles à venir à bout des flammes, malgré la persistance de fumées épaisses, noirâtres et asphyxiantes, ce qui a évité la propagation du feu au bureau du maire, contenant une grande quantité de toiles de maître. A noter que le bureau représente, à lui seul, un véritable musée. Finalement, ce n'est que vers 15h que le dispositif de sécurité sera levé. Une simple visite au cabinet du maire, situé au premier étage de l'hôtel de ville, suffirait amplement pour témoigner de l'importance du sinistre. Tout le mobilier ainsi que les dossiers administratifs ont été détruits par le feu. Des traces visibles démontrent que les flammes s'étaient propagées jusqu'au couloir menant du cabinet au bureau du maire. Un lieu qui abrite ou qui abritait plusieurs toiles de maître. On note, non sans émotion, la perte de deux toiles José Ortega, un peintre orientaliste dont les œuvres sont aujourd'hui très cotées sur le marché international de l'art. A titre d'information, Skikda disposait d'une rare collection composée de 17 œuvres de ce peintre espagnol. Aujourd'hui, il n'en reste que 15. On enregistre également la perte d'une toile du peintre anglais Chaplin intitulée « Jeune fille au châle ». Une autre œuvre du peintre algérien Ramdane, une estampe japonaise, ainsi qu'un tableau abstrait anonyme font partie du patrimoine ravagé par le feu, hier. Deux autres œuvres récentes, des céramiques du peintre Kateb, ont été elles aussi entièrement détruites. Plus grave encore, une fresque murale peinte au niveau du hall du 1er étage a été partiellement détruite. Une autre œuvre rare, du célèbre Constantin Font, a été détériorée par la chaleur qui s'est dégagée hier à l'hôtel de ville.